Les députés ont auditionné le 9 février Sébastien Cavalier et l’autrice Valérie Zenatti, respectivement président de la société pass Culture et présidente de son comité stratégique. L’occasion pour les parlementaires d’obtenir des précisions sur les améliorations du dispostif. Tour d’horizon.
C’est peut-être la promesse culturelle la plus forte du quinquennat Macron et elle continue d’être présentée comme un de ses plus forts engagements par ses défenseurs : le pass Culture a fait salle quasi comble le 9 février à la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale.
pass Culture et maillage territorial
La médiation et les meilleurs leviers pour atteindre les jeunes publics éloignés de la culture restent encore au cœur des interrogations des députés, qui demandent des chiffres étayés. Dans son éloge du “maillage territorial” de la culture en France, le président de la société pass Culture, Sébastien Cavalier, a rappelé que sa mission était bien de “rendre” celui-ci “plus visible auprès d’une population difficile à saisir sur le terrain”, mais non de “construire des équipements” !
Arrivé il y a six mois à la tête de la société pass Culture, une SAS détenue par l’Etat à 70% et la Caisse des dépôts à 30%, il a livré d’entrée de jeu quelques données actualisées sur le déploiement du dispositif, financé en 2022 à hauteur de 244 millions d’euros.
11 800 lieux référencés par le pass Culture
À ce jour, ce sont :
- 1.3 millions de jeunes qui s’y sont inscrits ;
- environ 7 millions de réservations ;
- 11 800 lieux référencés ;
- 3 millions de téléchargements de l’application
Des chiffres qui continueront d’être scrutés dans les prochains mois avec l’extension du pass aux plus de 15 ans ainsi que l’attribution d’une “part collective” dédiée à l’éducation artistique et culturelle en milieu scolaire dès la classe de 4ème. “Nous avons déjà 435 000 jeunes de 15 à 18 ans qui se sont inscrits en un mois”, commente Sébastien Cavalier.
Par ailleurs, l’évolution de la crise sanitaire devrait avoir un impact sur les choix les plus fréquemment effectués par les plus jeunes. Si les achats de livres représentent plus de la moitié de leurs dépenses (dont un tiers de mangas), la remontée rapide des billets de cinémas après leur réouverture ainsi que la prochaine saison festivalière pourraient bien remonter la cote d’un spectacle vivant, davantage délaissé.
Musées et bibliothèques au coeur de l’extension de partenariats du pass Culture
La société pass Culture n’a pas l’intention de recruter des médiateurs parmi ses 92 salariés. Elle compte surtout sur les effets des partenariats développés avec les acteurs socio-éducatifs et de l’emploi, comme les missions locales, les écoles de la deuxième chance, les opérateurs de l’apprentissage et même le ministère de la Défense au travers des journées défense-citoyenneté.
Les collectivités font partie de l’extension des partenariats. Avec deux axes forts : les bibliothèques et les musées, d’une part, les établissements d’autre part.
Avec néanmoins une difficulté pour les bibliothèques et les musées, que leur gratuité ne rendrait pas forcément très visibles sur l’application : “Il faut qu’ils existent aussi dans l’application car ils ont une riche programmation” et sont présents dans l’environnement culturel des jeunes, estime Sébastien Cavalier.
Les établissements scolaires, solutions pour régler la question de la mobilité ?
Pour ce qui est des établissements scolaires, qui seront décisionnaires sur la répartition de la part collective, les offres qui leur sont proposées pourraient même faciliter et inclure la prise en charge de transports, lesquels peuvent être un frein dans l’accès à la culture.
Face à certains députés qui faisaient état de difficultés de certains acteurs de leurs circonscriptions à se faire recenser, Sébastien Cavalier promet une prochaine mise en ligne de l’ensemble des lieux culturels affiliés au pass Culture ainsi qu’une future base mensuelle d’une vingtaine d’indicateurs, département par département.
Vers une évaluation de la diversification culturelle
Régulièrement critiquée par ses opposants depuis ses débuts, la dimension “consumériste” du “chèque de 300 euros” a ainsi alimenté une vague de questions plutôt sceptiques sur le rapport coût-bénéfice du pass Culture.
A la tête du comité stratégique du pass, l’écrivaine Valérie Zenatti leur rappelle que “ce n’est pas la seule politique culturelle” mais plutôt un “signal d’attention” supplémentaire à l’égard de la jeunesse...
Lire la suite sur lagazettedescommunes.com