
Après six mois d’échanges avec les représentants des festivals, le ministère de la Culture a dressé le 18 juillet un bilan de la concertation. Les professionnels saluent la prise en compte des spécificités de leur secteur. Mais là s’arrête leur satisfecit. Pour eux, il manque encore trop de décisions concrètes.
Après six mois d’échanges avec les représentants du secteur festivalier, le ministère de la Culture a dressé un « bilan de la concertation » le 18 juillet. Ce travail devrait être conclu à l’automne par une « feuille de route partagée » pour assurer la sauvegarde de l’offre festivalière, malgré le contexte de crise budgétaire.
Les professionnels saluent le fait que la Direction générale de la création artistique (DGCA), dont relèvent les festivals, ait pris en compte les spécificités des festivals en leur consacrant plusieurs groupes de travail durant plusieurs mois.
« L’implication du ministère de la Culture marque son attachement à notre secteur, souligne Alexandra Bobes, directrice de France Festivals, qui se félicite que la DGCA ait eu « un regard élargi à l’ensemble des disciplines artistiques, des esthétiques et des modèles économiques. C’est un premier pas, même s’il est dommage que les collectivités n’aient pas été associées à ces travaux. »
« Il est rare de réunir les représentants des festivals toutes esthétiques confondues pour parler de leurs difficultés spécifiques, abonde Stéphane Krasniewski, président du Syndicat des musiques actuelles (SMA). En ce sens, la démarche du ministère de la Culture est appréciable. »
Autre motif de satisfaction : le lancement des discussions interministérielles sur deux dispositions réglementaire
- - Le décret de 2017 sur les sons amplifiés ;
- - Et celui de janvier 2025 sur les ensembles démontables.
Ces deux décrets complexifient actuellement l’organisation des festivals et en grèvent lourdement les budgets. Leur mise en oeuvre dans le secteur festivalier devrait être prochainement ajustée.
Critères de subventionnement à renforcer
Mais hormis ces deux points, « ce qui a été annoncé est loin d’être concret, regrette Stéphane Krasniewski. Le problème budgétaire des festivals reste entier. »
A ce stade, le ministère dit avoir « entendu la vive préoccupation exprimée par les organisateurs de festivals » concernant l’envolée des cachets des têtes d’affiche au détriment des artistes émergents ou de notoriété intermédiaire. « Il faut trouver un calcul intelligent pour arriver à un équilibre entre la part des dépenses artistiques qui va aux têtes d’affiche et celle qui va aux artistes émergents. Cette question doit encore être travaillée », explique Alexandra Bobes.
Des discussions en cours avec le Centre national de la musique portent sur « un seuil d’éligibilité qui correspondrait à l’écart moyen entre tous les cachets des artistes, calculé à partir d’un panel de festivals représentatifs. Au-dessus de ce seuil, un festival ne serait pas éligible », détaille le président du SMA, qui plaide pour « pousser ce type de réflexion » en vue de brider la flambée des cachets.
Jusqu’à présent, les critères de subventionnement des festivals concernent pour l’essentiel la transition écologique et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. « Si nous n’obtenons pas de moyens supplémentaires suffisants pour préserver notre écosystème, il faut une critérisation plus forte pour que l’argent disponible aille en...
Lire la suite sur lagazettedescommunes.com