«Libération» a demandé à trois professionnelles de livrer leur ressenti sur la période actuelle.
Ballotté entre spectacles maintenus vaille que vaille, reports et annulations, dans des salles aux taux de remplissage parfois alarmants, le monde du théâtre s’affaire en coulisses sans, comme tout le monde, savoir de quoi demain sera fait. Libération a recueilli trois témoignages qui, tout en refusant de céder à la panique, rendent compte de l’incertitude ambiante.
Mara Patrie, directrice adjointe de production aux Bouffes du Nord
«Le Covid nous a contraints à apprendre un métier qu’on ne connaissait pas, avec des aspects psychologiques et pédagogiques inédits. La rentrée de septembre laissait espérer un retour à la quasi-normale, or ça n’est pas le cas, bien que les théâtres, qui restent ouverts, soient moins impactés que le secteur musical. En outre, j’ai le sentiment qu’on se serre les coudes dans le milieu, malgré un futur incertain. Car si les aides ont bien fonctionné et si, en 2021, on avait encore de l’argent à investir dans la création, quid de 2022, 23, etc. ? Avec désormais l’incertitude actée de savoir quand nous retrouverons un «rythme de croisière». Même si, dans notre structure, malgré les cas de Covid, il faut se féliciter du fait qu’aucun spectacle n’a dû être annulé. Certes, bon nombre de lieux observent une évolution des habitudes du public, qui sort moins, se décide parfois au dernier moment et va vers ce qu’il connaît déjà. Une tendance qui, si elle se confirme, pourrait nuire à la prise de risque artistique. Pour autant je n’en reste pas moins optimiste : la culture demeure tellement ...
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