
À l'heure de la démocratisation de la culture par les plateformes internet, que venons-nous chercher dans les pratiques culturelles? Distinction sociale, épanouissement personnel, ou encore surplus de connaissance ? Le sociologue Hervé Glevarec, auteur de "L’expérience culturelle", est notre invité.
"À l’aune du temps long de l’histoire, la grande transformation des pratiques culturelles est leur domestication et leur individualisation", nous dit Hervé Glevarec dans l'introduction de son essai L’expérience culturelle, affect, catégories et effets des œuvres culturelles (2021, Le Bord de l'eau).
Dans les vingt dernières années, l'offre culturelle a en effet connu une croissance inédite : grâce aux plateformes, musique, films et podcasts sont disponibles à moindre frais et dans l'espace domestique. Lancer une série en arrivant chez soi, allumer la radio en voiture, écouter de la musique dans les transports en commun sont en effet autant de pratiques culturelles pour le sociologue Hervé Glevarec; dès lors, la distinction de Bourdieu en terme de culture légitime et de culture populaire est-elle encore opérante ?
Dans son ouvrage, le sociologue forge de nouveaux concepts et propose des analyses novatrices pour penser au mieux l'expérience culturelle réelle contemporaine, à partir d'une large enquête de terrain.
Dans un premier temps, Hervé Glevarec distingue ainsi la "pratique culturelle", fait objectif et mesurable, par des chiffres mais ne signifiant rien au regard de l'individu, de "l'expérience culturelle", qui est le ressenti de la pratique chez l'individu, le bénéfice qu'il en retire, le vécu subjectif. Cette expérience culturelle, qui n'est plus l'affaire du statisticien parce qu'elle ...
Lire la suite sur franceculture.fr