Mai 1981, François Mitterrand met la culture sur le devant de la scène politique. Jack Lang, plusieurs fois ministre durant ses deux mandats, se démarque de ses prédécesseurs. Le politologue Vincent Martigny, coauteur de l’ouvrage “Les Années Lang”, dresse de cette période un bilan plutôt positif.
Professeur de science politique à l’Université de Nice et à l’École polytechnique, membre du comité éditorial du journal Le 1, l’historien et politologue Vincent Martigny, 43 ans, a codirigé, avec Laurent Martin et Emmanuel Wallon, Les Années Lang : Une histoire des politiques culturelles – 1981-1993 (éd. La Documentation française, parution le 11 mai). Interview.
Pourquoi ce livre, et en quoi ces « années Lang » nous parlent-elles aujourd’hui ?
Nous voulions montrer en quoi l’héritage des politiques culturelles des années 1980 est fondateur non seulement des politiques actuelles mais aussi des débats de notre temps. Il nous fallait restituer l’ambiance de l’époque. C’est une décennie marquée par un état d’esprit pluraliste, multiculturel, antiraciste, avec une conscience des luttes à engager contre les inégalités.
La seconde partie du livre (qui en compte quatre) s’intitule « Les acteurs ». Vous évoquez le rôle d’hommes clefs, et d’une seule femme, Catherine Tasca…
Ces années ont été en avance sur les notions d’antiracisme, de lutte contre la discrimination, de culture numérique, d’exception culturelle. Mais on mesure aujourd’hui à quel point la sensibilisation était...
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