
Voilà une interview un peu particulière que nous publions aujourd'hui sur Mon cher Watson. L'occasion de revenir un peu en arrière sur l'histoire et les valeurs de Watson.
Mon cher Watson a presque 6 ans et déjà plus de 200 interview à son actif. Toutes ces années ont été l'occasion de rencontrer de nombreux professionnels de la culture. Des rencontres inspirantes, des échanges passionnés, des partages de bonnes pratiques, de nouvelles enthousiasmantes mais aussi de déconvenues et d'échec. Depuis 2020, nous avons ouvert les pages de notre site à des contributrices externes motivées dont Anne-Sophie Marchal qui nous régale régulièrement de ses réflexions et trouvailles en médiation culturelle. Merci à elle pour son engagement !
Alors qu'elle ne fût pas notre plaisir quand nous avons appris la création du collectif WOW dans le courant de l'année 2021. Des professionnels de la culture qui s'associent pour valoriser leur travail, leur métier, pour échanger et partager. Forcément, chez Mon cher Watson, on ne pouvait qu'adorer le concept - vous commencez à nous connaître ! - et évidemment leur donner la parole ici.
Oui, mais WOW a un petit truc en plus ! En effet, les quatre co-fondatrices se sont rencontrés grâce à... Mon cher Watson ! C'est au cours de la rédaction de 3 enquêtes qu'Anne-Sophie a rencontré Emilie, Pauline et Cécile. Le hasard des rencontres ou la main de ce cher Watson ? Elémentaire, WOW ! (oui, j'étais obligée de le faire 😉) En tout cas, nous sommes fières de vous faire découvrir leur super projet.
Anne-Sophie Marchal et ses acolytes Emilie Lebel, Pauline Lacaze et Cécile Bonneau, que vous avez toutes déjà croisées lors d'une enquête précédente, ont donc créé le collectif WOW en 2021. Leur objectif ? Fédérer les médiateurs.trices indépendant.es pour valoriser les pratiques et les spécificités de leur métier et leur statut. Un projet ambitieux et utiles dans le monde de l'entreprenariat culturel.
Bonjour à toutes les 4 ! Tout d’abord, pouvez-vous nous raconter l’histoire de la création de WOW ?
Emilie Lebel : Bonjour et merci à Mon Cher Watson qui nous a permis de toutes nous mettre en lien par l’intermédiaire d’Anne-Sophie, rédactrice contributrice pour le blog. Nous avons eu de riches échanges avec elle, à qui j’ai confié l’envie de monter un collectif. Mais le faire seule n’a pas de sens. Je crois en la force des rencontres et là, la synergie des échanges a permis que cette idée se concrétise.
Emilie Lebel : En plus, depuis plus d’un an de crise sanitaire, la visioconférence est devenue un outil que l’on utilise en toute décontraction. Cela a aussi facilité et a accéléré nos rencontres. Car nous sommes chacune à un bout à l’autre de la France et même au-delà : Lyon, Bordeaux, Normandie et Suisse !
Anne-Sophie Marchal : Nous venons de secteurs différents (spectacle vivant, musées, patrimoine, art contemporain) mais nous partagions le même constat : le besoin d’identifier les autres médiateurs·trices indépendants·es pour se sentir plus fort et partager des réflexions et des problématiques singulières à ce domaine professionnel, la médiation culturelle indépendante.
Emilie Lebel : Exactement et c’est vraiment la complémentarité de nos profils qui ont fait que c’est allé si vite : Cécile a pris la partie charte graphique en main, Anne-Sophie aime communiquer et est allée à la rencontre des futurs·es membres, Pauline a apporté beaucoup de ressources pratiques et moi j’aime questionner les choses en profondeur, les analyser et les écrire. Pourquoi «WOW» ? On voulait un nom court et pétillant. Une onomatopée nous semblait le bon format pour retranscrire l’énergie que l’on voulait donner au collectif. WOW est sorti comme une évidence ! C’est frais, exaltant pour positiver tout ce qu’on souhaitait mettre en partage : «Wow mais je ne suis pas seule !» «Wow toutes ces ressources !» Et puis ce «WOW» qu’on éprouve parfois face aux œuvres qui nous touchent, nous dérangent, nous questionnent et qui est le fondement même de nos métiers.
Pourquoi avoir eu envie de monter un collectif de médiation culturelle indépendante ?
PL : Lorsqu’on commence un projet indépendant, on peut se sentir un peu isolé·e. D’ailleurs, ayant reçu régulièrement des messages de médiateurs·trices voulant se lancer en tant qu’indépendant·e et me demandant comment s’y prendre, je me suis aperçue qu’une dynamique pouvait exister.
CB : C’est tout à fait ça, ce collectif est vraiment une manière de dire à celles et ceux qui veulent se lancer «vous n’êtes pas seuls·es, mettons nos ressources en commun pour vivre cette aventure de l’entreprenariat culturel ensemble». Nous défendons l’importance de l’entraide et de la coopération.
EL : Nous avons aussi créé ce collectif car il y a un vrai besoin de valoriser la médiation culturelle qui n’est pas toujours reconnue. Selon les secteurs, la médiation se réduit à de la coordination d’actions culturelles, à de la réalisation d’ateliers ou de visite entre deux missions de relations publiques ou de communication. Dans la création contemporaine, que ce soit dans le spectacle vivant, la littérature jeunesse ou l’art contemporain, on demande aux artistes d’intervenir. Mais ils n’ont pas toujours le temps, l’envie ou les compétences pour mener des ateliers de médiation. Et en parallèle, il y a des médiateurs·trices passionnés·es qui cherchent à travailler autrement avec les publics, à développer des dispositifs innovants : sensoriels, interactifs, pluridisciplinaires.
Il y a un véritable foisonnement d’innovations mais parfois on peut se sentir seul·e car on ne rentre dans les cases.
Nous ne sommes pas des artistes, ils sont des créateurs et partagent une démarche artistique qui permet d’éprouver un processus : comment passe-t-on d’une idée à sa réalisation. Nous ne sommes pas des enseignants, qui ont pour rôle d’accompagner les enfants dans des apprentissages. Nous ne sommes pas non plus des animateurs qui eux accompagnent les enfants à s’ouvrir au monde et aux autres par une pédagogie du jeu.
Le médiateur détient des qualités provenant de chacun de ses métiers mais il a aussi une spécificité: il travaille à l’endroit du sensible (une spécificité à ne pas confondre avec l’art thérapie). De par notre statut, nous travaillons en complémentarité avec les artistes, les enseignants, les animateurs et les lieux culturels. Nous pouvons ainsi concevoir des projets de médiation sur mesure, permettre un dialogue des pratiques artistiques en croisant les secteurs, réaliser des projets mobiles ou itinérants en complément des équipements culturels de territoire, proposer des dispositifs innovants, favoriser des partenariats transversaux.
PL : Le collectif et son site internet ont trois cibles principales :
. celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’indépendance, en trouvant des ressources pour débuter.
. celles et ceux qui ont déjà leur structure et qui souhaitent continuer à évoluer. Nous proposons aux membres de se rencontrer en ligne, se soutenir, se former, s’identifier sur une cartographie pour donner à voir la diversité des projets existants.
. l’ensemble des passionnés·ées de médiation culturelle, qui découvriront tous les projets innovants valorisés !
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ASM : Les professionnels·lles de la médiation ne sont souvent pas formés·es pour créer leur entreprise, car nous ne l’apprenons pas nécessairement lors de nos études. Ainsi, les personnes peuvent vouloir seulement consulter le site ou bien participer au projet plus activement en devenant membre. Cela leur donne la possibilité :
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. de faire apparaître leur structure sur la cartographie
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. d’accéder à nos «ateliers WOW thématiques» ou «ateliers WOW d’analyse de pratiques», le fonctionnement reposant sur un principe collaboratif, un partage d’expérience et une intelligence collective.
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Pour devenir membre, il y deux conditions : être déjà ...
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