BILLET - Pour ce nouveau mandat, Emmanuel Macron aura la charge de rassembler, de revenir à l’humain, au soin, à la lutte contre la précarité. Mais aussi de s’engager pour la culture, largement oubliée de cette campagne et pourtant si nécessaire.
Soulagement. La défense de notre démocratie l’a emporté ! Mais inquiétude à la veille des législatives : bien plus de votants qu’en 2017 auront donné leur voix à une France antisociale, antirépublicaine et antieuropéenne, une France qui prône la méfiance et le rejet de l’autre. Et par défiance ou indifférence, 28 % d’entre nous auront préféré s’abstenir. Si Emmanuel Macron a vaincu Marine Le Pen, le danger de l’extrême droite exige de lui un engagement bien plus profond envers une société française divisée, morcelée parce que souvent négligée, oubliée, humiliée. Comme l’a prouvé le premier tour, le traditionnel clivage gauche-droite y a même laissé place à un espace politique réinventé, où Jean-Luc Mélenchon a pu fédérer un autre bloc des gauches, soutenu par nombre de 18-25 ans à qui il devait être si difficile de se retrouver dans des programmes méconnaissant l’urgence écologique comme le soutien à une université gratuite et à la recherche.
Emmanuel Macron célèbre le progrès, l’innovation, les solutions technologiques. Mais ce logiciel-là est aujourd’hui dépassé ; et sa pensée technocratique trop vieille dans un corps pourtant encore jeune. Trop rarement, elle prend la mesure de l’humain, cite l’humain, la douloureuse précarité, la nécessité du soin. En témoigne, par exemple, son désintérêt pour la culture, si absente de la campagne. Certes elle fut soutenue pendant la pandémie. Mais sans élan, sans vision renouvelée pour notre société en vrac de 2022. Or la culture est...
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