La plateforme américaine de streaming souhaitait étendre ce partenariat à d'autres salles privées. Mais face aux organisations représentatives de la profession, il avait dû faire marche arrière, se contentant des deux institutions publiques.
Le partenariat noué entre Netflix, la Cinémathèque française et l'Institut Lumière continue de faire grincer des dents. Sur Twitter, le cinéaste Xavier Beauvois a fait montre de son mécontentement, qualifiant «l'allégeance» envers l'industriel américain de «honte indélébile» jetée sur l'institution parisienne. Dans un second tweet, le réalisateur d'Albatros et de Des hommes et des dieux va même jusqu'à traiter le public potentiel de «collabo» souhaitant «tuer le cinéma».
Le mini-festival de la plateforme de streaming, le «Netflix film club», qui se tiendra du 7 au 14 décembre dans les institutions parisienne et lyonnaise, est pourtant bien en deçà de l'ambition initiale. Alors qu'il a dû renoncer à son projet de partenariat avec des cinémas privés, en raison de la forte opposition des organisations représentatives de la profession, le géant américain de la vidéo en ligne prévoit de projeter six films sortis en 2021 (dont The Power of the Dog de Jane Campion) et trois avant-premières, parmi lesquels La main de Dieu de Paolo Sorrentino.
Les principaux acteurs du milieu cinématographique français voyaient dans le projet premier de la plateforme une entorse à la chronologie des médias et une concurrence frontale pour les sorties classiques en salles. Dans les colonnes des Échos , le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, Marc-Olivier Sebbag, s'est dit satisfait du rétropédalage de Netflix: «Nous avons été entendus», s'est-il félicité. Toujours dans Les Échos , le patron d'UGC, Alain Sussfeld, s'est dit «assez radicalement scandalisé de la position» de la Cinémathèque et de l'Institut Lumière, arguant que cette collaboration alimente «la confusion entre diffusion audiovisuelle et diffusion cinématographique».
Perte d'acquis économiques et sociaux
De son côté, le producteur et distributeur de films Jean Labadie a qualifié, dans Libération , l'initiative de la plateforme d'«opération promotionnelle». «Quand on voit […] le nombre d'exploitants qui étaient prêts à signer, on se dit qu'ils sont soit désespérés, soit pas très malins», a-t-il ironisé, prophétisant «que le modèle cool qui s'impose» pourrait ...
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