
CHRONIQUE – L’intelligence artificielle frappe à la porte de la musique, éveillant des craintes pour la reconnaissance du travail humain et la protection des droits d’auteur. Mais certains artistes comme Jean-Michel Jarre ne lui ferment pas la porte, au contraire.
L’intelligence artificielle est très pertinente pour l’écrit, un peu moins pour l’image et encore moins pour la musique. Tel est l’état de l’art en ce début 2025. Mais les artistes savent qu’aucun compartiment de la création humaine ne sera épargné. « Nous ne pourrons pas attendre vingt ans comme nous l’avons fait pour régler le problème du piratage », résume Cécile Rap-Veber, la directrice générale de la Sacem, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.
En février dernier, juste avant le Sommet de l’intelligence artificielle qui s’est tenu à Paris, une tribune signée par près de 35 000 artistes a mis en garde contre les dérives possibles de l’IA. « Dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, de l’imprimerie au streaming, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine », pose le document. Leur démarche « ne s’inscrit pas dans une opposition inévitablement stérile » entre le monde de la culture et celui de l’high‑tech. Elle se veut au contraire constructive.
« Partenaires légitimes »
Parmi les signataires figure notamment Jean‑Michel Jarre, le plus technophile des musiciens français. L’un des plus éclairés, aussi, sur le sujet. Et il résume parfaitement l’état d’esprit du moment : « Plus vite on adopte une nouvelle technologie, mieux on la comprend, mieux on l’utilise et mieux on combat ses effets pervers. »
Selon lui, inutile de se rouler par terre et de sortir avec des pancartes dans la rue. Dans ce nouveau gâteau digital, il faut que les artistes s’imposent comme des « partenaires légitimes », pour construire des liens économiques avec ces « nouvelles entités » que sont les champions naissants de...
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