
Le milliardaire Michael Rapino, patron de la plus grosse société de production de spectacle au monde, estime que le prix des billets est « sous-évalué » comparé à celui des manifestations sportives où les spectateurs déboursent parfois plus de 70 000 dollars pour les premiers rangs.
Les places sont chères, mais cela ne semble pas contrarier outre mesure Michael Rapino, patron de Live Nation Entertainment. L’homme à la tête du plus grand groupe de production de tournées au monde s’est récemment exprimé au sujet de la hausse des prix des billets de concert, et son opinion risque de froisser les plus grands fans de Beyoncé, de Taylor Swift ou encore d’Oasis, qui déboursent parfois plusieurs centaines voire milliers d’euros pour voir en live leurs artistes préférés.
Selon Michael Rapino, à la tête de l’entreprise de production californienne depuis 2005, les concerts seraient « trop peu chers » comparé au monde du sport. « Au basketball, c’est presque un honneur de payer 70 000 dollars sa place au premier rang, alors qu’on me tombe dessus quand un ticket pour Beyoncé atteint 800 dollars », a déclaré celui qui brasse plusieurs dizaines de milliards d’euros par an, lors d’une conférence organisée par CNBC et Boardroom’s Game Plan. « Beyoncé, elle fait un Super Bowl lors de chacune de ses dates », poursuit-il, convaincu par son idée.
Mais cela vaut-il le prix d’un téléphone, d’un ordinateur, d’un loyer ? Toujours selon lui, payer plus serait une preuve de reconnaissance envers son ou ses artistes préférés. Ne pas rechigner à débourser quelques centaines d’euros supplémentaires confirmerait le statut du fan, du fervent supporter. Michael Rapino appelle justement les spectateurs à soutenir financièrement les chanteurs et leurs équipes, qui promettent « un spectacle unique » et qui ont donc besoin de toujours plus d’argent pour l’assurer. « Ils renoncent à une partie de leurs gains pour donner aux fans un spectacle de qualité, explique-t-il. On parle de leurs 100 millions de recettes, mais ils n’en touchent que 30 %. Le reste est dépensé dans la production. »
Des artistes s’opposent à Live Nation
Prendre par les sentiments, voilà la technique employée par Live Nation et sa filiale Ticketmaster, fusionnés depuis 2010. Pourtant, tous les artistes ne partagent pas le point de vue de Rapino. Outre-Atlantique, de nombreuses voix se sont déjà élevées contre les pratiques très (ou trop) lucratives du géant de la production musicale. Le groupe britannique The Cure, visage emblématique de la scène rock, a notamment remarqué en 2023 que des frais d’environ 90 euros s’ajoutaient au prix des billets qui en valaient environ 80 euros. Son leader Robert Smith avait alors engagé un bras de fer contre Live Nation Entertainment, renonçant au carré or ou...
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