
Le directeur délégué du Festival n’occupera plus ses fonctions à partir du mois de juin, selon une information donnée par «Télérama» confirmée à «Libération». Le ministère de la Culture a saisi le procureur de la République alors que deux anciennes salariées l’accusent de violences et harcèlements sexistes et sexuels.
Agitation à la veille de la grand-messe du théâtre. Le départ de Pierre Gendronneau, directeur délégué du Festival d’Avignon depuis février 2023, a été annoncé pour début juin selon les informations de Télérama, confirmées par la direction du festival à Libération. Très peu de temps, donc, avant l’ouverture de l’édition 2025, le 5 juillet. Ce retrait intervient dans un contexte de tensions autour de faits supposés de violences et harcèlements sexistes et sexuels qui se seraient déroulés au Festival d’Avignon, mais aussi au Festival d’automne, il y a plusieurs années, lorsque Pierre Gendronneau, 35 ans aujourd’hui, y occupait là encore les fonctions de directeur délégué.
Le nom de Pierre Gendronneau a été signalé au ministère de la Culture par deux femmes, salariées au moment des faits par le «in» d’Avignon pour l’une et par le Festival d’automne pour l’autre, pour des problématiques relatives aux violences sexistes et sexuelles (VSS), comme le rapporte Télérama. Conformément à l’article 40 du code de procédure pénale, le ministère en a informé le procureur de la République qui décidera des suites judiciaires à donner à ces accusations – dont on ne connaît pas la teneur exacte, les deux femmes tenant à ne pas rendre public leur témoignage.
Une première enquête avec un cabinet indépendant
Le directeur du Festival, Tiago Rodrigues, assure ne pas avoir eu connaissance des faits présumés avant ces signalements. «La direction du Festival en a été informée le 6 novembre 2024 par le ministre de la Culture dans le cadre de la procédure de l’article 40, explique-t-il à Libération. Le festival a décidé dans les deux jours qui ont suivi d’embaucher un cabinet indépendant [Egaé, dirigé par Caroline de Haas et spécialisé dans la lutte contre les violences sexuelles], qui a enquêté de novembre à décembre. Celui-ci a effectivement remonté des cas d’accusations visant Pierre Gendronneau», poursuit-il.
«Rassurés de savoir que la justice avait connaissance de faits sur lesquels elle allait prendre la décision de poursuivre ou non des investigations, nous avions de notre côté à envisager les suites possibles en tant qu’employeur», dit encore Tiago Rodrigues. Qui s’entoure alors de plusieurs avocats et juristes du droit du travail. «Ceux-ci ont estimé que les cas remontés ne relevaient pas de faits de harcèlement ou de violences sexuels», assure-t-il, permettant à Pierre Gendronneau de rester à son poste jusqu’à aujourd’hui.
Néanmoins, «le climat de suspicion et les rumeurs persistantes ne lui ont pas permis de remplir pleinement ses fonctions», souligne Tiago Rodrigues. «C‘est pourquoi d’un commun accord avec la direction, son départ a été annoncé ce mercredi. Il sera effectif début juin». Pierre Gendronneau ne pourra être remplacé qu’à partir de l’automne, lors du prochain conseil d’administration du festival.
Le 13 janvier 2024, l’administratrice du Festival d’Avignon, Eve Lombart, avait été entendue par la commission d’enquête relative aux violences commises dans la culture dirigée par la députée écologiste Sandrine Rousseau. Elle rapportait avoir reçu...
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