Aberration écologique, la salle de spectacle inaugurée en 2023 dans le désert du Nevada avec un concert de U2 est aussi un gouffre financier. Une folie qui va pourtant s’exporter dans une zone aride de la capitale des Émirats arabes unis.
Une deuxième Sphere comme une preuve que quelque chose ne tourne pas rond ? Après la giga-salle en forme de boule de Noël ouverte en septembre 2023 à Las Vegas, dans le désert du Nevada, une seconde sera construite dans l’aridité d’Abou Dabi, ont annoncé conjointement le groupe américain Sphere Entertainment et le département de la Culture et du Tourisme de la capitale des Émirats arabes unis. Des dates de construction et d’ouverture n’ont pas encore été avancées, mais la ville s’est déjà réjouie de devenir « un pôle dynamique pour la culture et l’innovation » et promet « de nouvelles normes en matière d’expériences immersives et d’offres culturelles ».
Des mots bien creux qui cachent une double folie, écologique et économique. La salle initiale de Las Vegas – avec ses 81 000 mètres carrés, ses 18 600 places équipées d’Internet à haut débit, son million de LED, sa façade extérieure capable d’éclairer tout le désert du Nevada voisin – est un gouffre énergétique. La boule consommerait ainsi 95 000 MWh en un an, soit la demande en électricité de 20 000 foyers dans une ville comme Valenciennes, détaille Le Parisien.
Amortir les coûts
Tout ça pour s’en mettre plein les poches ? Ce n’est pas dit. James L. Dolan, le patron de Sphere Entertainment, ne s’en cache pas, il doit multiplier de telles salles gargantuesques pour en amortir les coûts. Celle de Las Vegas a coûté 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros environ) à construire. Sans oublier le prix de production faramineux des spectacles qui s’y déroulent. Celui de U2, qui avait essuyé les plâtres lors d’une résidence de trente-sept dates, aurait coûté 10 millions de dollars, ce qui n’inclut même pas...
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