Le 75ème Festival de Cannes a ouvert ses portes le 17 mai, mais les responsables de salles ne sont pas à la fête : la fréquentation est en berne, tandis que les abonnements aux plateformes progressent. Commanditaire d’une étude sur le sujet présentée à Cannes le 16 mai, l’Association française des salles Art et essai compte défendre son modèle de diffusion du 7ème art dans les territoires.
« La santé des cinémas n’est pas mirobolante. Moins 30% à moins 40% des entrées pour ce début 2022 », constate François Aymé sur le site de l’Association française des cinémas Art et essai (AFCAE), dont il assure la présidence.
De quoi inquiéter les professionnels, qui ne veulent être « ni dans le déni ni dans le catastrophisme, mais plutôt « d’essayer de faire un constat objectif, voire un diagnostic afin de faire évoluer au mieux nos modèles », poursuit François Aymé.
Les responsables des 1200 salles Art et essai adhérentes à l’AFCE, qui revendiquent de participer « au développement de la diversité cinématographique et à l’aménagement culturel et social du territoire », n’ont pas encore arrêté de stratégie. Cependant, pour s’y préparer, ils disposent désormais d’informations issues d’un sondage Ifop commandé par l’AFCAE et réalisé du 31 au 5 avril 2022 auprès de 2000 personnes âgées de plus de 15 ans.
Présentée lors des Rencontres nationales Art et essai, le 16 mai, dans le cadre du Festival de Cannes, l’étude intitulée Les films et les séries sur les plateformes de streaming fournit des données permettant de mieux comprendre le phénomène des plateformes de service de vidéo à la demande (SVOD) : pourquoi elles attirent les amateurs de films, les usages des abonnés, et leurs profils, etc.
29% des Français vont moins au cinéma depuis la crise
Aujourd’hui, 55% des Français ont un ou plusieurs abonnements, Netflix remportant la palme avec 45% des souscriptions. Au total, 62% des Français sont abonnés à au moins une offre audiovisuelle payante (chaîne ou plateforme).
Or la crise sanitaire et son lot de confinements successifs ont clairement accéléré cette percée dans les foyers français : 32% ont souscrit un abonnement pendant la crise « covid. »
De surcroît, depuis la crise sanitaire, 29% des Français ont réduit leurs sorties au cinéma. Pire : 12% n’y vont plus du tout.
Un phénomène urbain mais pas peu parisien
Les responsables de salles regarderont de près les enseignements du sondage en termes de territoire. On y apprend ainsi qu’un peu moins de la moitié des abonnés aux plateformes de SVOD vivent dans des communes de plus de 100 000 habitants (46 et 47%). Les communes rurales arrivent en deuxième position (24 et 22% des abonnés).
Si le phénomène semble clairement urbain, il n’est pas pour autant prégnant en région parisienne : à une écrasante majorité (82%) ces abonnés vivent en province.
Pour le reste, les abonnés sont majoritairement jeunes (environ 30% de 25-49 ans et un petit quart de 35-34 ans) et appartiennent aux classes favorisées...
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