
Alors qu’une nouvelle vague de chaleur touche la France, un rapport du Centre national de la musique, publié fin juillet, révèle que les événements culturels, déjà fragilisés économiquement, doivent aussi composer avec les aléas climatiques.
Des artistes survoltés, une foule aux anges et tout cela baigné dans un enveloppant soleil d’été. Image idyllique que chérissent des milliers de festivaliers qui arpentent chaque année la France, de la côte bretonne au littoral azuréen, en quête de leur festival préféré. Ce tableau correspond de moins en moins à la réalité. Il faudrait désormais y ajouter des bourrasques, un ciel menaçant, des prairies inondées ou à l’inverse, un soleil écrasant sans une once d’ombre où s’abriter. Car avec le réchauffement climatique, les festivals subissent de plus en plus d’épisodes climatiques extrêmes.
Tandis qu’un tiers d’entre eux finissent leur édition en déficit, ainsi que le révèle le Centre national de la musique (CNM) dans un rapport publié fin juillet, l’instabilité météorologique vient noircir un peu plus le tableau. Parmi la centaine d’organisations interrogées, «une douzaine a été impactée par des aléas climatiques» l’an dernier, précise le CNM à Libération. Et cela fait gonfler la facture. Pour se prémunir contre les tempêtes et la canicule, les organisateurs payent des frais logistiques de plus en plus conséquents et des contrats d’assurance onéreux.
Annulations totales ou partielles
«Pour cause de risque incendie trop élevé en période de forte canicule, le Lubèou Festival est malheureusement annulé», peut-on lire sur le site dédié au rendez-vous provençal. Il devait se tenir au début du mois de juillet, «entre champs de lavande et oliviers». Mais en pleine vigilance orange canicule, la préfecture du Vaucluse a préféré interdire sa tenue.
D’autres décisions semblables ont émaillé le mois d’été. Dans l’Hérault où la chaleur a parfois atteint 40 degrés, le festival montpelliérain Festi’Jeunes a été annulé. Prévue sur la plage de Narbonne (Aude), la manifestation musicale Elizik n’a pu ouvrir en raison d’averses diluviennes tandis que le festival bourguignon dédié au spectacle vivant, Chalon dans la rue, s’est vu contraint de réduire sa programmation en raison d’orages importants.
Face à cette météo instable, les évènements culturels prévus ces prochaines semaines se préparent à toutes les éventualités. En plein cœur des Ardennes, le Cabaret Vert qui débutera le 14 août s’attend à de potentielles averses. «L’an dernier des trombes d’eau sont tombées, se souvient son directeur Julien Sauvage. On a failli ne pas ouvrir, mais finalement, on a travaillé tard dans la nuit et cela a pu se faire.» Depuis la création du festival il y a une vingtaine d’années, le soleil a toujours été au rendez-vous. Mais depuis au moins trois ans, le «dérèglement climatique est bien présent», relate le directeur.
Anticiper les risques
Sur le terrain verdoyant de Charleville-Mézières où a lieu le festival ardennais, les équipes ont préparé le terrain, réalisé des travaux en créant des canaux pour évacuer l’eau. Ils ont aussi fait en sorte de faciliter la circulation des piétons et des véhicules, en cas d’évacuation. Des équipes d’astreinte seront chargées d’intervenir si un déluge se produit. «Nous avons une entreprise spécialisée dans le matériel de pompier qui nous met à disposition des pompes», détaille le directeur. Le Cabaret Vert doit adapter son fonctionnement à de telles contraintes, tout en s’orientant en parallèle vers un modèle de plus en plus...
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