L’étude menée à l’occasion d’un concert d’Indochine, en mai à Paris, montre que la jauge admise lors d’un spectacle influe peu sur le risque de transmission : seuls comptent vraiment les gestes barrières et le passe sanitaire.
On devrait pouvoir continuer d’aller danser et chanter dans les salles de spectacle closes. A condition de bien porter le masque, sur le nez et la bouche, de se laver les mains avec du gel hydroalcoolique et d’avoir été testé négatif dans les jours précédents. C’est l’une des conclusions de l’étude Spring, menée notamment par l’AP-HP, l’Inserm et l’Université de Paris, et dont les résultats sont publiés samedi 27 novembre dans The Lancet Infectious Diseases.
A l’issue d’un concert du groupe Indochine, le 29 mai, à l’Accor Arena à Paris, aucune différence de contamination n’a été observée entre le groupe «expérimental» qui a assisté au concert, soit 4 451 personnes, et le groupe «contrôle» qui n’était pas présent au concert, 2 227 personnes, pour un âge médian de 27 ans et 58 % de femmes. Le protocole impliquait un test antigénique, excluant les cas positifs, le port du masque – le respect du port du masque (chirurgical) bien positionné sur le nez et la bouche a été évalué à 91 % – et l’envoi d’un test salivaire effectué sept jours après.
L’étude montre «un taux d’infection similaire chez les personnes participant à un concert [et] des personnes n’y participant pas». Les taux d’incidence relevés dans les deux groupes (respectivement 0,20 % et 0,15 %) correspondaient au taux en Ile-de-France estimé dans les deux semaines précédant l’événement culturel. Parmi les huit personnes ayant un résultat de test PCR positif sept jours après le concert, cinq étaient déjà positives le jour du concert. Et l’analyse phylogénétique des prélèvements positifs a confirmé, selon l’étude, «l’absence de lien entre les souches virales, excluant une transmission pendant le concert».
Contexte de remontée de l’épidémie
Pour la professeure Constance Delaugerre, du service de virologie de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP), «c’est une très bonne nouvelle, d’autant plus dans le contexte d’une remontée de l’épidémie». Alors que de nouvelles mesures sanitaires ont été annoncées, jeudi 25 novembre, les spectacles et concerts où le public se presse debout, collé même, ne seraient pas source de surinfection. «La jauge [le nombre de personnes présentes] n’est pas un facteur efficace, mais c’est bien le respect du port du masque qui est important. Et la prévention combinée», explique la virologue.
Cette prévention combinée repose sur quatre éléments : le test préalable pour que ne rentrent que des cas négatifs, le ...
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