Si le public a fait son retour en force dans les salles l'an dernier, le secteur reste soumis à de fortes contraintes financières. Le chemin pour s'en sortir reste étroit.
C'est la grand-messe du spectacle. Les 17 et 18 janvier, les vingtièmes « Bis » de Nantes réunissent 15.000 professionnels du spectacle - venus échanger sur les séquelles laissées par la taxe streaming, la nouvelle ministre de la culture Rachida Dati, et surtout des défis de 2024, après la forte reprise observée en 2023.
« Le public est devenu volatil, il n'existe quasiment plus d'artistes-repères qui garantissent des salles pleines. Compliqué pour amortir des spectacles sur longue durée ! » constate Aurélien Binder, directeur de Fimalac Entertainment. « Les réservations très en amont ne concernent plus que les très grands noms », confirme Olivier Haber, directeur général de STS Evénements qui exploite La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt.
Inflation bien ancrée
L'inflation des coûts (transport, hébergement, salaires, cachets des artistes, prestations techniques, sécurité, etc.) en revanche est bien prévisible. « Chaque représentation de Starmania a vu ses dépenses énergétiques croître de 500 à 1.000 euros selon les salles. Sur 80 à 100 représentations, l'impact est énorme ! » pointe le patron de Fimalac Entertainment, qui produit la comédie musicale.
Dans le privé, difficile de répercuter cela sur les billets. « En France, les prix sont inférieurs aux autres pays européens. Cela s'explique par le poids du secteur subventionné. Les tarifs sont régulés par l'offre publique : au-dessus de 30-40 euros, il est difficile de vendre des places », souligne-t-il.
L'impact des JO
Du côté des théâtres parisiens, la paralysie culturelle qui risque de s'emparer de la capitale pendant les JO inquiète. « L'été à Paris, la moitié des théâtres privés restent ouverts et réalisent le quart de leur chiffre d'affaires annuel avec les touristes, les Parisiens sans enfants, les retraités et célibataires qui partent en décalé. L'autre moitié ferme pour travaux. Dans les deux cas, ils seront pénalisés car Paris ne sera pas praticable », déplore Caroline Verdu, présidente du Syndicat national des théâtres privés .
Les conséquences s'étendent jusqu'au Off d'Avignon où 100 lieux sur 140 ouvriront plus tard qu'à l'habitude, concurrence des Jeux oblige. Avec une semaine de visibilité en moins, de nombreuses compagnies habituées du festival sont dissuadées d'y venir.
Des productions Kleenex
Dans le secteur subventionné, d'autres problèmes pointent, avec une feuille de route donnée par l'ex-ministre de la Culture : « Mieux produire, mieux diffuser ». Cela fait suite à un rapport de...
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