Alors que 26 œuvres du musée s’apprêtent à être restituées au Bénin près de cent-trente ans après leur arrivée en France, Emmanuel Kasarhérou prône la «transparence» sur le parcours de ces objets.
C’est officiel. Les 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey, pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises, ne font officiellement plus partie des collections nationales. Après la signature de l’acte de transfert de propriété entre le président Emmanuel Macron et son homologue béninois Patrice Talon, ce mardi matin, les œuvres s’envoleront ce 10 novembre à Cotonou, où elles seront stockées à la présidence de la République avant de rejoindre l’ancien fort portugais d’Ouidah, en attendant la construction d’un nouveau musée à Abomey. Emmanuel Kasarhérou, président du musée du Quai-Branly Jacques Chirac, salue l’«examen de conscience» en cours sur le passé colonial, en France comme dans d’autres pays européens.
Que ressentez-vous à la veille de la restitution de ces 26 œuvres ?
Un brin de nostalgie. Ce sont des pièces qui ont été présentées presque sans discontinuité depuis qu’elles ont été reçues en 1895 au musée d’ethnographie du Trocadéro, dont les collections ont intégré le musée du Quai-Branly. C’est ici qu’elles ont été contextualisées historiquement pour la première fois, qu’on a raconté d’où elles venaient et comment elles avaient été prises par les troupes du colonel Alfred Dodds [alors qu’elle s’empare d’Abomey le 17 novembre 1892, l’armée coloniale pille le palais…
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