Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France, les établissements publics patrimoniaux ont été massivement aidés par l’Etat.
«Pourvu qu’on ne referme pas…» A quelques jours de la fin de l’année, l’inquiétude grandit parmi les grands musées et monuments nationaux. Alors qu’ils espéraient avoir connu le plus dur, avec les confinements et les fermetures de 2020 puis de 2021, le Musée du Louvre, le château de Chambord, le Grand Palais, le Mont-Saint-Michel et les autres voient avec effroi le variant Omicron se répandre, réveillant la crainte de nouvelles mesures sanitaires. «A chaque fois qu’un variant arrive, cela remet en cause nos perspectives. L’année 2022 va être extrêmement difficile, et 2023 le sera sans doute autant», anticipe Catherine Pégard, présidente du château de Versailles.
Depuis le début de la crise sanitaire, la vingtaine d’établissements publics patrimoniaux relevant du ministère de la culture sont parmi les plus en difficulté du secteur. Prisés par les touristes asiatiques ou anglo-saxons, les grands musées et monuments français ont vu leur nombre de visiteurs s’effondrer et ont toutes les difficultés à se redresser. «Les établissements patrimoniaux dont l’activité est façonnée par le tourisme étranger ne devraient pas voir leur fréquentation repartir avant 2023 voire 2024», reconnaît-on au cabinet de Roselyne Bachelot, la ministre de la culture.
Après avoir perdu les trois quarts de ses entrées en 2020 (2 millions de visiteurs contre 8,2 millions un an plus tôt), le château de Versailles devrait finir 2021 avec une fréquentation encore en baisse de 75 % par rapport à 2019. «Jusqu’en novembre, on était plutôt entre − 50 % et − 60 %. Mais on sent un tassement depuis, avec la cinquième vague», se désole Mme Pégard. Le Musée Guimet table, lui, sur un recul limité à 50 %. «D’habitude, les étrangers représentent un visiteur sur quatre, nous n’en avons quasiment plus aujourd’hui. Heureusement, on retrouve notre base française. Elle devrait nous permettre d’avoir, en 2022, une fréquentation d’environ 75 % de celle d’avant-crise», veut croire Sophie Makariou, la présidente du musée parisien. Selon le ministère, le Centre Pompidou, le Musée des arts décoratifs et celui du quai Branly connaissent des chiffres encourageants. Moins pour le Louvre qui, en novembre, affichait encore ...
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