
Régions de France a publié le 31 juillet la synthèse des trois débats conduits ces derniers mois avec des représentants de collectivités et des experts des politiques culturelles. Objectif : envisager une nouvelle structuration des interventions croisées pour faire face à la crise budgétaire. L'occasion, pour certains intervenants, de sortir des sentiers battus.
Comme elle l’avait annoncé dans son manifeste du 4 décembre 2024, l’association Régions de France a mené au printemps dernier trois séries d’auditions à huis-clos. Des représentants des différents échelons territoriaux et des experts des politiques culturelles ont exposé leurs suggestions pour sortir ce champ de l’action publique de la crise inédite dans laquelle l’a plongé la tourmente budgétaire. Régions de France a publié le 31 juillet la synthèse de ces tours de table. Lors de son congrès du 6 novembre prochain, l’association compte avancer « des propositions concrètes ».
La première séance du 18 mars a porté sur « les financements et la gouvernance des politiques culturelles. » Au-delà de certains propos plus ou moins convenus sur la co-construction des politiques culturelles et de quelques formulations technocratiques, certaines des personnalités auditionnées ont fait des constats incisifs et esquissé des pistes encore inexplorées.
Compenser, ou pas, le désengagement de certaines collectivités ?
A plusieurs reprises, les intervenants ont pointé la soudaineté des ruptures de solidarité financière entre collectivités. Les décisions budgétaires ont été « souvent prises sans concertation, dans l’urgence », a par exemple constaté Vincent Guillon, codirecteur de l’Observatoire des politiques culturelles (OPC).
Ce qui a mis à mal la continuité de l’action publique et déséquilibré les écosystèmes culturels territoriaux.
Pour Véronique Veau, vice-présidente du département de Seine-et-Marne, il faut « assurer une continuité de l’action publique culturelle, même en cas de désengagement d’un partenaire ». Ce qui conduirait les autres collectivités à « agir collectivement pour pallier les désengagements ponctuels
Outre le fait qu’elle n’est sans doute pas tenable sur plusieurs années, cette option rencontre l’opposition de certaines collectivités. Exemple : la région Bretagne, qui, par la voix de sa vice-présidente « culture », Gaëlle Le Stradic, a expliqué ne jamais compenser les défaillances de ses partenaires, en raison d’« une position de principe et de réalité. »
Pour sa part, le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, a invité à dépasser cette question en plaidant pour le renforcement du dialogue « entre collectivités avant toute décision budgétaire impactant le secteur culturel ». Selon l’édile auvergnat, il faut « éviter les annonces unilatérales et favoriser l’anticipation. »
Définir des priorités ?
Vincent Guillon a estimé que l’heure est non pas à « une logique de développement », mais « à une logique d’adaptation ou de refondation des politiques culturelles. » Avec, une première nécessité : « prioriser et rationaliser les soutiens en acceptant peut-être une réorganisation autour d’un nombre réduit d’acteurs. »
Vers des engagements pluriannuels ?
Les associations et responsables d’équipements culturels ne sont plus les seuls à réclamer des contrats pluriannuels. Certains spécialistes et élus aussi.
Noël Corbin, encore directeur de la Délégation à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle à l’époque des auditions (il a été nommé le 18 mai chef de l’Inspection générale des affaires culturelles), a défendu l’idée de...
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