Après l'annulation, certains festivals ont choisi de se réinventer, dans le respect des conditions sanitaires, comme Europavox à Clermont-Ferrand, ce jeudi soir, mais pas seulement. Les raisons sont nombreuses : économiques, financières, logistiques ou symboliques.
En plein confinement, le 16 avril dernier sur France Inter, Franck Riester évoquait la possibilité d'organiser des "petits festivals" cet été. Le ministre de la Culture était loin d'être concret, et de toute façon c'était déjà trop tard : la plupart avaient déjà tout annulé. Deux mois plus tard, et alors que l'édition 2020 devait commencer ce jeudi 25 juin, le festival Europavox à Clermont-Ferrand propose une soirée spéciale, Europavox On Air, originale, avec notamment un concert de la Grecque Marina Satti, des Françaises Morgane Imbeaud ou Suzane, notamment. Pour son directeur François Missonnier, "il serait complètement inimaginable de ne pas être présent d'une manière ou d'une autre sur le week-end où le festival devait se tenir [...] Plus que l'envie, c'est le besoin absolu de se tenir chaud".
Contrairement à d'autres, lui n'a voulu proposer que des concerts exclusifs, sans public, captés depuis des lieux originaux partout sur le continent. En ligne, il y aura aussi des interviews, des rencontres avec des artistes européens, la raison d'être du festival qui devait cette année accueillir Aya Nakamura, -M- ou Sébastien Tellier.
Des événements un peu partout, quand même
Le festival de piano de la Roque d'Anthéron est le seul grand événement à ne jamais avoir annulé, il se tiendra bien début août avec une jauge réduite, comme le Cosmo Jazz de Chamonix. Quant aux Francofolies de la Rochellemi-juillet, elles se sont réinventées en festival itinérant, dans la ville. Et pour beaucoup, après l'annulation de la forme initiale, il faut penser à l'année prochaine, déjà. "Les collègues veulent boucler leur programmation maintenant pour 2021 [...] Je suis déjà obligé de me positionner", explique Jérôme Gaboriau, programmateur des Escales de Saint-Nazaire.
Plus au Sud, l'équipe des Plages électroniques de Cannes, annulées elles aussi, prépare des événements disséminés ça et là pendant l'été. Citons aussi les Suds, à Arles, le Mas des Escaravatiers à Puget-sur-Argens ou le festival Radio France Occitanie à Montpellier les 18 et 19 juillet.
Et face à des pertes colossales, le secteur attend surtout des assurances pour le futur. La plupart des structures sont dans le rouge. Pour Europavox par exemple, un quart des deux millions d'euros de budget sont déjà irrécupérables. François Missonnier, le directeur : "On travaille sur des modèles économiques extrêmement contraints, avec des marges très réduites, des prises de risques colossales année après année, et des partenaires économiques qui vont sortir cabossés de la crise. Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités pour nous aider, c'est une obligation". La musique va quand même résonner cet été, dans des conditions très particulières.
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