Le secteur du spectacle est plus que jamais en prise avec le contexte social. En témoignent les Biennales internationales du spectacle qui se tiennent à Nantes les 22 et 23 janvier.
Les Biennales internationales du spectacle démarrent le jour prévu pour la présentation au conseil des ministres du projet de loi sur les retraites. Le mouvement social contre cette réforme a eu des effets graves sur l’activité du secteur du spectacle vivant. Les questions sociales et sociétales envahissent le champ artistique et culturel. Au moment où différentes catégories de la population se sentent exclues des politiques publiques, les élus nationaux et locaux demandent plus que jamais aux acteurs culturels un effort d’inclusion, de participation populaire. Les deux grands débats des BIS, en partenariat avec l’Observatoire des politiques culturelles, affronteront ces questions : « Comment partager l’art ? » et « Crise de la démocratie, quelle responsabilité pour la culture ? ». Des thèmes auxquels répondra le rapport demandé par Emmanuel Macron à la députée Aurore Bergé, pour janvier. Le ministre Franck Riester est attendu le jeudi 23 au matin. Cette préoccupation politique sera au centre de forums où l’on parlera par exemple de l’empreinte sociale des festivals, des tiers-lieux et lieux intermédiaires en présence de Bertrand Munin (DGCA), de la différenciation territoriale avec Les Forces musicales et le Syndicat national des scènes publiques, de diversité sur les plateaux avec l’Adami et la participation d’Agnès Saal et Tarik Seddak, du Pass culture avec le Syndeac et la participation d’Isabelle Giordano, du Centre national de la musique avec la venue de son président Jean-Philippe Thiellay.
La responsabilité du secteur professionnel à l’égard de son environnement est illustrée également par les nombreux ateliers sur le développement durable. Elle s’exprime par la voix des professionnels et des artistes. Les grands témoins seront Florence Jeux, directrice générale et artistique du Bataclan à Paris, Agnès Tricoire, avocate au barreau de Paris, spécialiste en propriété intellectuelle et déléguée de l’Observatoire de la liberté de création, et Sophie Marinopoulos, psychologue, autrice du rapport « Une stratégie nationale pour la santé culturelle ». Ce volet de réflexion sera équilibré par un vaste choix d’ateliers, petits-déjeuners et autres rendez-vous centrés sur les échanges de bonnes pratiques, les solutions concrètes. Les sujets vont du marketing digital à la mise en œuvre des droits culturels en passant par la méthode de préparation d’une tournée internationale. La multiplicité des thématiques et des points de rencontres permet de cibler les personnes ressources et facilite les contacts directs. La matière artistique est aussi présente à travers la Scène Sacem, les plateaux croisés franco-québécois, les soirées dans les salles de la métropole nantaise.
Yves Perennou