Avec ou sans René Martin ? Avec ou sans le Créa ? A la suite de la Folle Journée, les festivals prennent leurs dispositions. Tandis que des artistes s'engagent pour soutenir le directeur artistique.
Lundi 27 octobre, René Martin a devancé la décision du conseil d’administration du Créa en envoyant sa lettre de démission. « Face [au] déferlement médiatique, je n’ai pas d’autre choix », écrit le directeur et fondateur du Créa, âgé de 75 ans. « Cette décision ne doit en aucune manière s’analyser en une quelconque reconnaissance des griefs qui me sont faits. […] Je reste en effet déterminé à défendre mon honneur et la vérité face à ceux qui cherchent à salir mon engagement et mon œuvre. »
Suite à nos révélations, et sous la pression de la Ville de Nantes, un audit a été mené dans la structure. Ses conclusions auxquelles nous avons eu accès (lire notre article ici), font état de dérives dans le management et la gestion. Pourtant, selon René Martin l'audit « ne semble faire état ni d’aucun fait répréhensible, ni d’aucun fait constitutif de harcèlement, mais évoque surtout des dysfonctionnements organisationnels et managériaux au sein de la structure ». La Ville a saisi le procureur de la République. Aucune plainte n’a été déposée à notre connaissance, et René Martin est présumé innocent.
Les festivals réagissent
Qu’en est-il de l’avenir des festivals et de la saison déjà bien engagée ? À Nantes, la 32e édition de la Folle journée prévue du 28 janvier au 1er février 2026 aura bien lieu avec le Créa mais sans le directeur artistique. « Le Créa est une association ancienne qui a su construire des compétences extrêmement importantes, expliquait au micro de France Musique Aymeric Seassau, adjoint à la Culture de la ville de Nantes. Ces femmes notamment - qui aujourd’hui ont pris la parole, que nous voulons protéger dans l’exercice de leur travail, dont nous voulons protéger les emploi - ont les compétences avec la Cité des Congrès [de Nantes] qui accueille la Folle Journée depuis 30 ans, pour réaliser ce formidable événement. »
En Provence, le Festival international de piano de La Roque d’Anthéron a décidé de se passer de René Martin et du Créa. « La suite envisagée pour la direction artistique est de reprendre avec les salariés de l’association du Festival présidée par Jean Louis Blanc et quelques renforts saisonniers l’essentiel des responsabilités et du travail d’organisation », explique Xavier Moreno, président du fonds de dotation du festival. À plus long terme, il indique que « rien n’est encore décidé dans l’attente que toutes les informations soient décantées dans leur contenu, dans leurs conséquences. » Des noms d’un potentiel nouveau directeur artistique circulent déjà. Une réunion du conseil d’administration devrait avoir lieu très prochainement.
Dans la Manche, le président de Via Æterna, Samuel Lieven, déclarait à Ouest-France que « le festival prend acte de la démission de René Martin et que le bureau va réfléchir collectivement à l’avenir [du festival], avec les élus et les partenaires publics et privés du territoire ». Le Département n’a pas souhaité commenter cette décision, mais rappelle « son attachement aux valeurs de respect, d’éthique et de dignité dans toutes les collaborations qu’il engage » et...
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