
David Grossman, Avishai Cohen, Ohad Naharin et tant d’autres ont signé une pétition en faveur de la paix à Gaza. Celle-ci fait écho à de nombreuses voix en Israël opposées à la politique folle de Benjamin Nétanyahou.
Et si un tournant, enfin, s’amorçait sous nos yeux, porté par les artistes israéliens… Début août, mille d’entre eux, dont les écrivains David Grossman, Zeruya Shalev, Etgar Keret, le musicien Avishai Cohen, le chorégraphe Ohad Naharin, ont signé une pétition pour dire leur horreur de la guerre. « En tant qu’hommes et femmes de culture et d’art en Israël, nous nous retrouvons, contre notre volonté et nos valeurs, complices — en tant que citoyens israéliens — de la responsabilité des événements horribles [qui se déroulent] dans la bande de Gaza. » Depuis que Benjamin Nétanyahou a annoncé son intention d’occuper la ville de Gaza ; depuis, aussi, que le spectre de la famine se précise chaque jour un peu plus, l’écœurement s’exprime comme jamais en Israël. Aux voix des militants pacifistes, trop peu relayées (notamment à l’étranger) mais qui ne se sont jamais tues, à celles d’universitaires israéliens signataires de tribunes, d’autres se joignent aujourd’hui. Trois cents architectes et urbanistes viennent de publier une pétition, « Stop à la destruction – Oui à la reconstruction de Gaza ». Au début du mois, cinq cent cinquante anciens responsables de l’appareil sécuritaire réclamaient la fin d’une guerre « qui a cessé d’être juste » — jusqu’à appeler Donald Trump à l’aide. Des photos d’enfants gazaouis, décharnés ou blessés, sont apparues dans les manifestations.
En mars dernier, la rupture du cessez-le-feu par Israël et son blocus de l’aide humanitaire le montraient déjà : le gouvernement Nétanyahou semble avoir perdu le peu de raison qui lui restait, engendrant une dévastation sans fin pour les Gazaouis — tandis qu’en Cisjordanie les crimes des colons se multiplient en toute impunité. Entraînant aussi son propre pays dans une spirale mortifère qui pourrait lui être fatale, et qui déjà le déchire de l’intérieur. Dans sa majorité, la société israélienne sera longtemps restée sourde aux souffrances des Gazaouis, envahie par sa propre douleur, par son désir immense de voir libérer les otages, et par la...
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