
Une lettre ouverte parue dans Le Monde et signée par 250 personnalités musicales, alerte sur la mise en danger de la vie musicale si les propositions d'inscription du pernambouc à la CITES sont validées à la COP30 de novembre 2025.
« Nous, musiciens, tout comme les facteurs d’instruments, sommes bien conscients des enjeux environnementaux majeurs que notre société doit relever et de l’urgence d’y faire face. Nous avons également la conviction que la culture au sens large doit rester un sujet essentiel et que ces deux priorités ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. » Plus de 250 personnalités du monde de la musique signent une lettre ouverte parue dans Le Monde ce 16 octobre pour interpeler les pouvoirs publics sur les conséquences de la possible inscription du pernambouc à l’Annexe I de la Convention CITES. Klaus Mäkelä, Janine Jansen, Philippe Jordan, Sol Gabetta, Renaud et Gautier Capuçon, les quatuors Ébène, entre autres, ajoutent leur nom à une liste qui comprend aussi des musiciens et musiciennes des orchestres et des ensembles du monde entier. Ils et elles s'alarment que « deux essences de bois au cœur de notre artisanat sont aujourd’hui directement menacées », évoquant le sort du pernambouc mais aussi de la grenadille.
Pourquoi maintenant ? Pour faire pression sur les décisions prises à la prochaine COP de la CITES (la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), du 24 novembre au 6 décembre, et qui vont traiter du sort de ces bois essentiels aux archets, clarinettes et hautbois. Le Brésil a officiellement déposé auprès de la CITES une proposition visant à inscrire le pernambouc (Paubrasilia echinata) à l’Annexe I. Cette Annexe I, la plus restrictive de la convention, permet de protéger des matières rares... mais aura de graves conséquences sur la vie musicale.
Dans un communiqué saluant cette lettre, la Chambre syndicale de la facture instrumentale (CSFI) se prend à imaginer « des musiciens à cordes empêchés - dès le mois de mars 2026 - de voyager, de faire entretenir, d’acquérir leurs archets sans avoir obtenu au préalable des autorisations émises par des administrations qui seraient débordées face à l’explosion des demandes. Imaginez la fin de la fabrication des clarinettes et hautbois les plus renommés, l’arrêt pur et simple de leur production et...
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