
Une billeterie moins lucrative, des dépenses qui augmentent… Dans l'Hexagone, les festivals n'ont pas la vie facile. Rachida Dati, lors du Printemps de Bourges, a mis en avant les initiatives pour les accompagner et contribuer à faire émerger des talents.
Les Français les apprécient toujours. Mais « les festivals avancent sur une ligne de crête depuis plusieurs années avec la montée de menaces, plus ou moins structurelles », a souligné Malika Séguineau, directrice générale d'Ekhoscènes, le syndicat du spectacle vivant privé, lors du Printemps de Bourges qui s'est achevé dimanche dernier.
Les dépenses techniques, artistiques ou de sécurité ne cessent d'augmenter et ne sont plus couvertes par la billetterie. Le dérèglement climatique impose des mesures d'adaptation, avec des mécanismes assurantiels qui ne sont pas toujours au rendez-vous. Les attentes des jeunes, privés de pratique festivalière durant deux ans à cause du Covid, évoluent. Et les contraintes réglementaires sont parfois déconnectées du terrain, en particulier celles concernant le niveau sonore, inapplicables en plein air.
Des dispositifs d'accompagnement
A Bourges, la ministre de la Culture Rachida Dati s'est voulue rassurante : groupe de travail sur les festivals, assouplissement de la réglementation, meilleure reconnaissance des producteurs quand leurs spectacles sont captés, programme « Transversales » pour réunir les dispositifs d'accompagnement d'artistes - du jazz au hip-hop - et favoriser l'émergence. Car prendre le risque de développer de nouveaux talents en tournée et en festival devient de plus en plus compliqué.
Rachida Dati s'est d'ailleurs félicitée de célébrer les 40 ans des « Inouïs » qui ont permis de repérer « des centaines d'artistes devenus incontournables de la scène française ». Lors du festival, les Inouïs ont bénéficié d'une trentaine de concerts et d'une fréquentation record du public et des professionnels, avec pour président du jury Eddy de Pretto, ancien lauréat de ce programme.
Faire émerger de nouveaux virtuoses
Dans la musique classique, le modèle économique est durement impacté par la baisse de subventions et le vieillissement du public. Conquérir les jeunes passe aussi par l'émergence de nouveaux virtuoses.
Comme les Inouïs ou les Chantiers des Francos dans les musiques actuelles, certains festivals jouent le rôle d'incubateur, à l'instar du Festival de Pâques de Deauville , actuellement à l'affiche, et son prolongement, l'Août musical, pour les jeunes solistes et musiciens de chambre. Et cela passe par la cooptation entre générations. « Renaud Capuçon et ses amis connus présents depuis les tout débuts tendent toujours la main à leurs cadets depuis cinq générations à l'occasion de ce festival conçu comme un laboratoire d'expérimentation », explique son...
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