
Quels acteurs préserver ? De quel montant amputer leurs subventions ? Quels sont les points de vigilance auxquels il faut être attentif ? Autant de questions cornéliennes qui se posent aux professionnels et qu’ils répercutent à leurs élus.
Jamais la feuille de route des services « culture » des collectivités n’a été aussi compliquée. Leurs responsables doivent à la fois défendre des projets auprès des élus et, souvent, annoncer de mauvaises nouvelles aux bénéficiaires de subventions.
Les pratiques diffèrent selon les situations locales, les habitudes et l’analyse des professionnels. L’envoi d’un message laconique est unanimement considéré comme la pire des options. D’autant qu’« il ne faut casser ni la relation de confiance avec la collectivité, ni la dynamique propre du partenaire concerné, souligne Hervé Biseuil, directeur des affaires culturelles de Seine-et-Marne. Si cela se produit, il faudra beaucoup de temps pour rétablir les liens. » De plus, poursuit Hervé Biseuil, « au-delà d’un certain niveau de baisse, l’action du département perdrait son sens en termes de réduction des inégalités territoriales et sociales ». En Seine-et-Marne, le pourcentage de réduction a été évalué autour de 15 %.
Faut-il donc réduire les budgets pour tous les acteurs ? « L’effort doit rester maîtrisé et partagé », insiste Hervé Biseuil. Une règle que le département a appliquée à ses propres services et lieux culturels.
Des subventions ajustées au cas par cas
A la ville d’Anglet (42 300 hab., Pyrénées-Atlantiques), où le budget « culture » a pu être préservé cette année, son homologue Aurélie Pothon estime qu’en cas de baisse, « la subvention doit être adaptée à chacun, selon la fragilité de la structure et l’état d’avancement de son projet. Les enjeux ne sont pas forcément les mêmes d’un acteur culturel à l’autre ». Aurélie Pothon réunit les acteurs subventionnés pour leur rappeler l’attention portée à la maîtrise des deniers publics et leur faire prendre conscience qu’ils ne peuvent pas travailler en silo.
« L’allocation des moyens se décline dans la dentelle, indique aussi Maud Brun, directrice des affaires culturelles de la région Centre – Val de Loire, qui devrait, à l’heure où nous bouclons ces pages, voter un budget culturel réduit de moitié. Nous ajustons nos décisions en fonction du territoire où agit l’opérateur : la région reste attentive aux territoires sensibles ou ruraux. Ensuite, nous prenons en compte la santé financière de la...
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