
La commission estime que la puissance des grands musées ou salles de spectacles réduit le ministère de la Culture à « peau de chagrin ».
Écoles nationales d’architecture ou des beaux-arts, scènes nationales, musées, châteaux, monuments… Quatre-vingt-six entités dépendent du ministère de la Culture. « Très puissants, ces opérateurs réduisent le ministère à peau de chagrin », juge la commission d’enquête sénatoriale sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’État.
Œuvrant dans des domaines variés, de tailles très différentes (six d’entre eux comptent moins de 50 salariés et neuf, dont le Louvre, dépassent les 1000), ils possèdent des statuts juridiques différents. Les sénateurs ont raison de dire qu’ils sont « puissants » : Les musées d’Orsay, du Louvre, le Centre Pompidou, l’Opéra de Paris, la Comédie-Française, les domaines de Chambord, de Versailles et de Fontainebleau décident de leur programmation et se financent à 60 %, voire plus, grâce à des recettes propres.
Il n’en reste pas moins que leurs dépenses d’investissement et une partie de leurs agents sont payés par le ministère. Ce dernier finance 19.526 emplois pour des agents affectés au sein de ces opérateurs. Ainsi, le personnel affecté en administration centrale et dans les directions régionales des affaires culturelles représente 13,5 % des effectifs du ministère, dont 5 % en administration centrale. À titre de comparaison, le ratio est de 65,2 % pour le ministère chargé de l’Écologie ou de 72 % pour celui chargé de la Jeunesse, des sports et de la Vie associative.
Des fonctionnaires limités à un rôle de gestionnaire
Aujourd’hui, les fonctionnaires de la Rue de Valois apparaissent « limités à un simple rôle de gestionnaires », regrette la commission, et se contentent d’assurer une partie des fonctions support des opérateurs, comme la gestion de paie ou des groupements de commandes. Cela « donne le champ libre à ses opérateurs pour définir la politique culturelle ».
Dans les faits, pourtant, le ministère assure bien plus que de la gestion de paie. Chaque année, la Direction générale du patrimoine et de l’architecture ou celle de la création artistique négocient âprement avec les opérateurs le montant des subventions, en fonction de la rareté budgétaire et des injonctions politiques définies par le ministre. Pour le budget 2026, Rachida Dati s’est fixée pour objectif de soutenir le...
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