
Régions de France a publié le 31 juillet le bilan des auditions conduites ces derniers mois à huis clos avec des représentants du monde de la culture. L’adaptation des labels aux évolutions territoriales et sociétales fait partie des sujets abordés. Certaines personnalités auditionnées ont parlé sans fard.
Comme elle l’avait annoncé dans son manifeste du 4 décembre 2024, l’association Régions de France a mené au printemps dernier trois séries d’auditions d’acteurs culturels à huis-clos, dont les synthèses ont été publiées le 31 juillet. Objectif : réfléchir à l’évolution des politiques culturelles dans le contexte de la crise budgétaire.
Après le financement et la gouvernance des politiques culturelles, les seconds tours de table du 10 avril dernier ont porté sur l’évolution des structures labellisées par le ministère de la Culture dans le secteur de la création (spectacle vivant, arts visuels).
Sus aux appels à projets
Un premier sujet s’est imposé de façon récurrente dans les exposés des participants : les appels à projets, devenus en quelques années la bête noire des acteurs culturels. « La prolifération des appels à projets crée une charge administrative lourde, sans efficacité notable pour les structures », a pointé Vincent Moisselin, directeur du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac). Ce dernier préconise de privilégier plutôt des « objectifs partagés, définis dans le cadre des CPOM [contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens, ndlr.] »
Même critique de la part de Franck Michaud, directeur de La Clef, salle de musiques actuelles (SMAC) de Saint-Germain-en-Laye, qui voit dans les appels à projets « une logique de court-terme, déconnectée des réalités de terrain et chronophage pour les équipes. » Franck Michaud a plaidé pour « un financement plus lisible et cohérent. »
Pour certains, comme Philippe Fanjas, directeur de l’Association française des orchestres (AFO), la pratique des appels à projets met même en danger « la structuration pérenne » des acteurs. Elle fragilise le soutien public apporté à leur fonctionnement.
Des procédures de nomination à revoir
Autre problème plusieurs fois évoqué : les procédures de nomination des responsables des structures labellisées, dont plusieurs personnalités auditionnées ont dénoncé l’opacité. Outre des garanties de transparence, Vincent Moisselin a plaidé pour que les listes des candidats finalistes après une première sélection soient « réellement paritaire ».
De plus, Franck Michaud a souligné que ces procédures sont « mal adaptées aux spécificités associatives » et « complique les recrutements dans un secteur déjà sous tension. »
Point d’équilibre à trouver
Les intervenants sont revenus plusieurs fois sur les enjeux multiples et souvent difficiles à concilier. Ainsi, Philippe Fanjas a souligné la nécessité d’ « un équilibre entre missions artistiques, éducatives et sociétales, sans affaiblir la vocation première : création, production, diffusion, transmission. »
Autre point d’équilibre à rechercher : entre les différentes dimensions du rayonnement des équipements. Pour Christopher Miles, directeur générale de la création artistique et culturelle (DGCA, ministère de la Culture), le...
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