
L’indicateur montre que près de 50 % des régions, départements, communes et métropoles ont diminué, entre 2024 et 2025, leur budget consacré à la culture, quel que soit leur bord politique.
« Nous assistons à un fléchissement généralisé, c’est un moment de bascule très net, une rupture historique » : le diagnostic posé par Vincent Guillon, codirecteur de l’Observatoire des politiques culturelles (OPC), face aux résultats du Baromètre 2025 mesurant l’évolution des budgets culturels des collectivités territoriales, est sans appel. Parce que les chiffres, rendus publics mercredi 9 juillet par l’OPC, le sont aussi. Ainsi, près de 50 % des régions, départements, communes et métropoles ont diminué, entre 2024 et 2025, leur budget consacré à la culture. Seules 22 % l’ont augmenté.
Issu d’une enquête par questionnaire à laquelle ont répondu 12 régions, 74 départements, 75 communes de plus de 50 000 habitants, 46 intercommunalités (dont 16 métropoles) et sept collectivités d’outre-mer – soit un échantillon significatif –, ce baromètre national montre clairement que, dans un cadre budgétaire contraint, la culture est devenue une variable d’ajustement. Et ce quel que soit le bord politique. « Si on prend l’échantillon global, il y a autant de collectivités territoriales de droite que de gauche qui diminuent, stabilisent ou augmentent leur budget », souligne Vincent Guillon.
Le cas spectaculaire des Pays de la Loire – par le volume des coupes financières (une baisse de 62 % des aides de fonctionnement) et le discours politique de sa présidente, Christelle Morançais (Horizons), fustigeant « des associations culturelles politisées qui vivent de l’argent public » – n’est « pas représentatif », précise le codirecteur de l’OPC.
Une tendance inquiétante
Dans le détail, entre 2024 et 2025, 49 % des collectivités et intercommunalités ont baissé leurs budgets culturels de fonctionnement (hors masse salariale) contre 21 % entre 2023 et 2024, dont 70 % des départements (contre 20 % l’année précédente) et presque autant de régions. Le « bloc local » (communes, métropoles, communautés urbaines) maintient majoritairement son soutien, « ce qui permet au système de ne pas s’effondrer », résume Vincent Guillon. Néanmoins, ces collectivités sont quatre fois plus nombreuses qu’en 2024 à diminuer leurs aides. Une tendance inquiétante car ce « bloc local », qui finance 80 % des dépenses culturelles des collectivités (contre 12 % pour les départements et 8 % pour les régions) constitue, rappelle-t-il « l’acteur cardinal ».
Tous les domaines culturels sont touchés par cette contraction budgétaire avec des baisses de deux à trois fois supérieures à 2024. Les plus touchés sont les festivals et événements (− 36 % de budget de fonctionnement hors masse salariale), le spectacle vivant (− 35 %), les actions d’éducation artistique et culturelle (− 31 %). Les budgets culturels d’investissement subissent eux aussi une...
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