![Le Centre national de la musique adopte son budget 2025 dans la douleur](/sites/default/files/styles/730x485/public/2024-12/Sans%20titre_22.jpg?h=2ceefd76&itok=snPwvxot)
Principal soutien financier du CNM par sa taxe billetterie, le spectacle vivant a voté contre le budget élaboré par l'Epic, qui prévoit des aides plus sélectives au secteur à l'avenir.
C'est dans un climat tendu que s'est tenu lundi le dernier conseil d'administration du mandat actuel de Jean-Philippe Thiellay. Le président du Centre national de la musique s'y attendait d'ailleurs. Car si depuis sa création en 2020, l'Epic a été dopé par les fonds exceptionnels débloqués par le ministère de la Culture pendant la crise sanitaire, c'est désormais son véritable acte de naissance, dans une configuration « normale ».
Alors l'heure est venue de remettre à plat toutes les aides pour « plus de simplicité, de solidarité et d'incitation à la transformation du secteur », souligne Jean-Philippe Thiellay.
Et le gros volet concerne le spectacle vivant. Depuis quarante ans, ce dernier, dans une logique assurancielle, est assujetti à une taxe sur la billetterie de 3,5 %. Sur le produit de cette taxe qui a rapporté 50 millions en 2023 et va dépasser ce montant cette année, 65 % revenaient automatiquement aux contributeurs et 35 % tombaient dans un pot commun d'aides sélectives pour encourager la prise de risque, l'émergence, la diversité, mais aussi l'égalité hommes-femmes, l'embauche en CDI, la transition écologique. « Mais, aujourd'hui, quelques gros acteurs dominent le paysage, et en dessous, c'est fragile », estime le patron du CNM.
Davantage d'aides sélectives
De ce fait, il réduit de 65 % à 60 % le droit de tirage automatique, ce qui dégagera environ 2,7 millions de plus pour les aides sélectives. « C'est une contribution modeste, mais l'enjeu symbolique est fort. Cela va permettre de soutenir les festivals et la diffusion dans les petites salles, alors que nombre de ces acteurs sont en difficulté. D'autant qu'avec les baisses de subventions de certaines collectivités comme les Pays de la Loire dans la musique classique, chacun se tourne vers le CNM, qui ne peut malheureusement pas tout résoudre », souligne-t-il.
Mais cet arbitrage n'est pas du goût du spectacle vivant. « Nous refusons l'argument selon lequel notre secteur devrait aujourd'hui être plus solidaire, alors que tous les acteurs soutenus par le CNM ne contribuent pas - à l'instar de la musique classique et contemporaine -, que la musique enregistrée est quant à elle assujettie à un taux de taxe streaming de 1,2 % au lieu des 1,75 % initialement envisagés et que toutes les entreprises concernées ne la versent pas encore », souligne Malika Seguineau, directrice générale d'Ekhoscènes, qui regroupe plus de 500 sociétés du spectacle vivant.
Double peine
Facteur aggravant le mécontentement, alors que l'engouement pour le live laisse espérer un produit de la taxe billetterie qui pourrait atteindre 53 millions d'euros en 2025, la part revenant au secteur est plafonnée à...
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