
Les mégaproductions dominent désormais le spectacle vivant, attirant un public avide de shows spectaculaires. Les festivals, les petites salles et les producteurs indépendants, en difficulté, doivent se réinventer.
Fin juin, Beyoncé pulvérisait le record de recettes au Stade de France, avec 34,4 millions d'euros et 215.000 billets vendus pour les trois dates parisiennes de sa tournée Cowboy Carter. Sur LinkedIn, le producteur de l'événement, Angelo Gopee, à la tête de Live Nation France, vantaitle phénoménal impact de la star : plus de 100.000 spectateurs venus de l'étranger, 60.000 autres arrivés de toute la France, plus de 150 millions d'euros de retombées économiques entre transports, hôtels, restaurants et produits dérivés, etc.
Des chiffres révélateurs de l'industrialisation du secteur. Alors que la multinationale américaine Live Nation affichait à son palmarès l'an dernier 55.000 concerts dans le monde pour 23 milliards de dollars de chiffre d'affaires ; sa filiale française va remplir cette année 22 Stades de France, entre 90 et 100 Arenas et Zéniths, sans compter les 112.000 et 160.000 fans accueillis à ses festivals Main Square et Lollapalooza en juillet.
Paysage bousculé
Sa rivale, la filiale tricolore de l'autre géant américainAEG, arrivée dans l'Hexagone en 2018 contre 2006 pour Live Nation, n'a encore qu'un périmètre modeste avec 650 spectacles par an, et les festivals Rock en Seine (182.000 fans) et We Love Green (120.000), détenus à parité avec le groupe Combat (Matthieu Pigasse). Mais « en deux ans, notre chiffre d'affaires a triplé, et nos effectifs ont doublé », pointe son responsable, Arnaud Meersseman.
Alors forcément, ces géants bousculent le paysage, bien plus que les rares groupes tricolores qui ont émergé depuis une douzaine d'années avant de replier la voilure, les uns après les autres : Vivendi, Lagardère, Fimalac Entertainment.
D'autres tentent de prendre la relève comme Matthieu Pigasse justement, qui affiche ses ambitions dans les festivals, ou encore Trévise Participations qui s'est porté acquéreur des sociétés de production de Fimalac alors que GL Events s'est positionné pour reprendre ses salles, mais difficile de faire le poids face aux rouleaux compresseurs américains.
Force de frappe colossale
Le patron de Live Nation France (300 millions d'euros de chiffre d'affaires), Angelo Gopee, peut ainsi mettre la force de frappe de sa maison mère, au service de sa vision d'entrepreneur audacieux. Il a ainsi été le seul producteur à participer à Vivatech. « On m'a dit, tu te prends pour Jeff Bezos ? Pour moi, c'était une évidence : tout est tech dans notre métier, les lumières, le son, la scéno… », explique celui qui veut relancer le Midem à Cannes, le rendez-vous de l'industrie musicale. Il s'est aussi impliqué dans...
Lire la suite sur lesechos.fr