
En quête de la baguette idéale pour remplacer Klaus Mäkelä, la Philharmonie de Paris a annoncé mardi la nomination pour cinq ans du charismatique Finlandais comme chef principal. Il se verra également confier une chaire de création et d’innovation.
Parfois les vœux se réalisent, illuminant la rentrée musicale. Le 15 mars 2024, apprenant sur X que le merveilleux chef finlandais Esa-Pekka Salonen ne renouvellerait pas son mandat à la tête du San Francisco Symphony, on reposta sur-le-champ l’information avec un point d’interrogation débordant d’espoir : « Signe d’un retour imminent d’@esapekkasalonen en Europe, à la tête, par exemple, d’un grand orchestre qui manquerait bientôt d’un directeur musical ? » On pensait bien sûr à l’Orchestre de Paris, galvanisé depuis 2021 par un compatriote de Salonen, le jeune chef Klaus Mäkelä, 29 ans, mais bien obligé d’anticiper son départ pour Amsterdam et Chicago en septembre 2027. Quel meilleur profil, pour le remplacer, que celui de ce chef de 67 ans, mondialement réputé, très aimé du public et des musiciens parisiens ? Il collaborait avec eux depuis 1988, les avait entraînés au Festival d’Aix-en-Provence dans une Elektra d’exception et une stupéfiante symphonie mahlérienne, était revenu régulièrement les diriger, y compris pendant la pandémie de Covid-19. Chacun de ses passages à la Philharmonie représentait une promesse, toujours tenue, de joie, de complicité, de ferveur musicale et de défis brillamment relevés.
Si les planètes semblaient s’aligner idéalement, l’Orchestre de Paris n’était pas la seule formation mondiale en quête d’un leader charismatique, et l’ancrage familial de Salonen se trouvait en Californie ; on n’osait donc y croire. Et c’est avec la joie de l’enfant déballant ses cadeaux de Noël qu’on a lu les communiqués transatlantiques expédiés mardi 2 septembre en milieu de journée. Côté France, Esa-Pekka Salonen est nommé chef principal de l’Orchestre de Paris à partir de septembre 2027, pour un mandat de cinq ans, et se voit confier comme compositeur une chaire « Création et innovation » flambant neuve, indiquant que son goût immodéré pour la réinvention de l’expérience musicale pourra irriguer, au-delà de l’Orchestre de la maison, tous les départements de la Philharmonie.
Côté États-Unis, il retrouvera comme « creative director », à partir de l’automne 2026, le Los Angeles Philharmonic, qu’il dirigea avec enthousiasme de 1992 à 2009. Notons qu’à Paris comme à Los Angeles, Salonen ne sera pas directeur musical, et ce n’est pas anecdotique ; il a fait clairement savoir, en quittant San Francisco, qu’il ne souhaitait plus...
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