
Les spectateurs trouvent souvent une zone optimale où profiter d’un son plus clair et équilibré, dans les petites salles comme dans les grandes, peu importe le genre musical : pop, rock, électro, rap, métal, ou même classique.
Combien de spectateurs déçus quand une salle se vide ? « J’entends souvent des gens se plaindre lorsqu’ils reviennent de concert : “on n’entendait rien”, “on ne comprenait pas les voix”, “c’était trop fort”… », énumère ainsi « Popeye », alias Gérard Maximin, un ingénieur du son qui a travaillé sur les live de NTM, Booba et Soprano, notamment.
La bonne nouvelle, c’est que l’on peut souvent atténuer ces problèmes sonores en évitant les zones où se concentrent les risques acoustiques – un ensemble de règles simples permet même, dans la grande majorité des cas, de trouver l’emplacement où le son est le plus clair et le plus équilibré. La mauvaise : cet endroit n’est pas forcément celui où l’on est le mieux assis, encore moins celui où l’on voit le mieux.
Quatre règles-clés
La première recommandation est catégorique : ne pas coller à la scène. Plusieurs problèmes acoustiques s’y conjuguent souvent : des basses fortes au point de nuire à la lisibilité de la musique ; un niveau sonore élevé pouvant abîmer l’oreille interne ; et quand des musiciens et chanteurs sont présents sur scène, le son des retours – les petites enceintes qui les aident à s’entendre et à jouer juste – peut se mélanger de façon disgracieuse à la musique diffusée dans la salle.
« Il faut éviter de se placer dans le premier quart de la salle », résume au Monde l’acousticien Germain Simon, chef de produit enceintes chez L-Acoustics. Cette entreprise de sonorisation française est mondialement reconnue pour avoir révolutionné les enceintes de concert dans les années 1990. L’idéal est de se positionner pile au premier tiers : le niveau sonore reste suffisamment fort pour couvrir la réverbération, ces sons qui rebondissent sur les murs et forment une traînée sonore, colorée par les défauts acoustiques du lieu.
Quand le concert se donne en extérieur, la réverbération ne pose plus problème, mais la zone conseillée demeure le premier tiers. « Plus la distance s’allonge, plus le souffle du vent et les variations d’humidité peuvent gêner la propagation des aigus », explique Popeye.
Reste à trouver la bonne position en largeur. Mieux vaut s’approcher de l’axe central si l’on veut profiter de la stéréo, même si celle-ci est souvent atténuée par l’ingénieur du son comparativement à la version enregistrée. « Je conseillerais de rester dans un cône de 60 degrés face à la scène. Au-delà, le cerveau cherchera à clarifier le message : il éliminera le canal le moins audible », détaille Germain Simon.
On évitera toutefois de se placer pile au centre : il est fréquent que les basses s’y additionnent au point de devenir envahissantes. Mieux vaut donc s’écarter de deux mètres sur les côtés de l’axe central. « A moins d’aimer beaucoup les basses », nuance Johanne Chauland, ingénieure du son en pop, rock et metal.
Dans les grandes salles
Dans les salles de plusieurs milliers de places, certaines règles complémentaires méritent d’être observées. Pour commencer, on s’éloignera des murs et des plafonds : leur proximité peut accentuer certains sons, en atténuer d’autres, et générer un léger écho perturbant. On évitera également de se positionner sous un grand balcon, qui risquerait de dénaturer l’équilibre sonore.
En arrivant sur place, un coup d’œil aux enceintes est conseillé à la recherche d’un éventuel deuxième rideau de haut-parleurs, positionné à quelques dizaines de mètres de la scène, voire d’un troisième rideau, placé encore plus loin. Mieux vaut laisser quelques mètres devant ces « relais », car lorsqu’on les approche de trop près, le son peut devenir mat. Le pire serait de se...
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