
Régions de France a interrogé plusieurs professionnels sur « la transformation des modèles dans le secteur culturel ». Cette question constitue le troisième volet des auditions à huis clos dont Régions de France a publié la synthèse le 31 juillet. Les réponses montrent l’ampleur d'un tel chantier.
Pour trouver des réponses à la crise profonde du service public de la culture déclenchée par les restrictions budgétaires, l’association Régions de France a auditionné plusieurs représentants du monde de la culture et des experts, au cours de trois tables rondes organisées à huis clos au printemps dernier.
Après le financement et la gouvernance des politiques culturelles, et la place et le rôle des structures labellisées par l’État, la table ronde du 21 mai dernier a porté sur « la transformation des modèles dans le secteur culturel ». Il a été abondamment question de spectacle vivant.
Transition écologique (1) : former et accompagner les acteurs culturels
Facteur majeur de transformation dans la culture, la transition écologique touche de plein fouet l’ensemble des secteurs. La haute-fonctionnaire chargée de cette problématique au ministère de la Culture, Karine Duquesnoy, a fait valoir la « démarche transversale » de la Rue de Valois, « ancrée dans les territoires, en lien étroit avec les Drac et les établissements publics. »
Karine Duquesnoy a plaidé pour « l’harmonisation des référentiels » et la « mutualisation des efforts entre État et collectivités. » Les référentiels par secteurs doivent être « clairs et opérationnels pour outiller les acteurs culturels, y compris les plus petits, dans la mesure de leur impact carbone et l’élaboration de plans d’action adaptés. »
Autre impératif souligné par la haute fonctionnaire : l’accompagnement des festivals et du tourisme culturel pour anticiper « les impacts du changement climatique sur leurs modèles économiques et leurs conditions de production. »
Transition écologique (2) : la difficile équation des mobilités
Dans le secteur du spectacle vivant, le bilan carbone présente une acuité particulière, en raison des nombreux déplacements qu’il génère (artistes, public, matériels), parfois sur des longues distances. Les différentes études conduites jusqu’ici montrent que ceux du public ont, de loin, l’impact le plus lourd. Les professionnels sont « souvent dépourvus de leviers d’action » et les opérateurs de transport « contraints par leurs missions, mais parfois mieux dotés en moyens », a constaté Benoît Lanusse, expert « mobilités » et fondateur du Ferroviaire démocratique.
Benoît Lanusse et Karine Duquesnoy ont insisté sur les efforts à prévoir en matière de formation des acteurs culturels. Pour les deux experts, l’enjeu est de taille pour l’expression de leurs besoins et leur action en matière d’adaptation à la transition écologique.
Renforcer le tiers secteur culturel
La crise budgétaire sape les fondements du secteur associatif non marchand, qui est largement dépendant des subventions. Patricia Coler, directrice de l’Union fédérale d’intervention des structures culturelles (Ufisc) a invité les régions à « renforcer la contractualisation » avec les structures culturelles. Elle leur a demandé des conventions pluriannuelles d’objectifs, « fondées sur la confiance et le dialogue partagé ».
Pour la représentante du tiers-secteur culturel, le soutien aux expérimentations (« en limitant la normativité excessive des dispositifs publics »), l’aide à l’emploi et aux transferts de savoir-faire, et autres dispositifs d’accompagnement doivent être renforcés.
Spectacle vivant : une réflexion à plusieurs dimensions
La directrice de l’Office national de diffusion artistique (Onda), Marie-Pia Bureau, a fait valoir que les professionnels sont « globalement convaincus de la nécessité de transformations, mais se heurtent à un frein majeur : une crise économique très dure impactant directement les artistes et les structures. » Et de constater que « ce contexte crée un brouillage entre adaptation nécessaire et...
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