
De retour à Matignon, Sébastien Lecornu a présenté, ce mardi 14 octobre, son projet de loi de finances pour 2026, qui doit désormais être examiné par le Parlement. S'il échappe à la censure, le Premier ministre devra néanmoins convaincre avec sa proposition budgétaire et ce, sans recourir à l'article 49.3 de la Constitution...
Particulièrement attendue, la déclaration de politique générale du gouvernement Lecornu II, prononcée par la Premier ministre, a acté la suspension de la réforme des retraites de 2023 jusqu'à la prochaine élection présidentielle, soit 2027, a priori.
« Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028 », a-t-il développé devant l'Assemblée nationale, ce 14 octobre. Une « conférence sur les retraites et le travail en accord avec les partenaires sociaux » doit permettre, dans les prochaines semaines, de faire émerger d'autres propositions en la matière.
Parmi les mesures remarquées de ce PLF 2026, mentionnons l'instauration d'une taxe sur les holdings patrimoniales, la prolongation d'un an de la surtaxe — réduite de moitié, néanmoins — sur le bénéfice des grandes entreprises, la prolongation d'un an de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus ou encore la suppression de 23 niches fiscales, notamment l'exemption d'impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou la réduction d'impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.
D'après le PLF 2026 présenté par Sébastien Lecornu, les dépenses de l’État s’élèveraient à 500,9 milliards €, en hausse par rapport à la loi de finances initiale (LFI) pour 2025 de 10,5 milliards € (au sein du périmètre de dépenses de l’État). Hors charge de la dette et augmentation de 6,7 milliards € du budget de la défense, toutefois, les dépenses devraient diminuer.
Côté recettes, 14 milliards € supplémentaires sont attendus, tandis que le solde budgétaire devrait s'établir à -124,4 milliards €, « soit une amélioration de 6,1 milliards € par rapport à la prévision révisée pour 2025 », avance le gouvernement. Il compte sur une hausse des recettes fiscales nettes, notamment la progression des recettes de la TVA, de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés, mais aussi sur la hausse des recettes non fiscales.
Quel sort pour la culture ?
Selon le PLF 2026, le ministère de la Culture disposerait de 3,7 milliards € (3.736.487.969 € exactement) d'autorisations d'engagement (AE), pour 3,7 milliards € (3.747.857.177 €) de crédits de paiement (CP). La baisse est sensible, par rapport à la loi de finances pour 2025, qui prévoyait respectivement 4 milliards € en AE (4.028.739.645 €) et 3,9 milliards € en CP (3.918.028.319).
Le budget de la rue de Valois serait donc considérablement revu à la baisse — une tendance que la loi de finances rectificative suivra peut-être également. Le programme Patrimoines passe de 1,2 milliard € en AE en 2025 à 1,04 milliard € en 2026, et celui dédié à la Transmission des savoirs et démocratisation de la culture de 810 millions € à 737 millions €.
À l'inverse, le Soutien aux politiques du ministère de la Culture gagne quelques millions, avec 871 millions € en AE en 2026, contre 865 millions € l'année précédente, et le programme Création passe de 1,07 milliard € à 1,08 milliard € en 2026.
La mission « Médias, livre et industries culturelles » accuse aussi le coup, avec 707 millions € en AE, contre 728 millions € en 2025. La politique en faveur du livre, via le programme « Livre et industries culturelles », échappe toutefois à...
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