
Face au projet de loi de finances, le bilan est mitigé pour le CNM. Avec d’un côté, le tant attendu déplafonnement des taxes billetterie et streaming, et de l’autre, une baisse des subventions. “Un jeu à somme quasi nulle”, déploré par les professionnels.
Rachida Dati a tenu à rassurer les professionnels de la musique, jeudi 16 octobre au MaMA festival, à Paris. « La suppression du CNM [Centre national de la musique] et des taxes qui le financent ? Ce sera sans moi. Il faut ancrer le CNM et sauvegarder son modèle de financement », a tonné la ministre en pasionaria de la culture, elle qui faisait sa rentrée, après sa nouvelle nomination au même poste. Il est vrai qu’entre les attaques récurrentes des députés RN au Parlement et les menaces qui planent sur son financement, l’opérateur public a besoin d’être rassuré sur son avenir. Notamment après la publication du Projet de loi de finances (PLF) 2026, en début de semaine.
Les professionnels des concerts ont certes obtenu une partie de ce qu’ils voulaient depuis des mois : le relèvement du plafond de la taxe sur la billetterie. Jusqu’ici, les 3,5 % prélevés sur les billets de spectacles de musique et de variétés ne pouvaient rapporter plus de 53 millions d’euros à la filière. Au-delà de ce seuil, le surplus récolté allait dans les caisses de l’État. Une injustice, si l’on songe que la taxe qui finance le CNC, côté cinéma, est déplafonnée. Et un manque cruel pour assurer sa mission de service public, qui vise à soutenir des acteurs du secteur. En prévoyant un plafond à 58 millions d’euros, ce sont donc 5 millions d’euros en plus qui iront théoriquement dans les caisses du CNM. Mais plusieurs voix se sont élevées, notamment en provenance du Syndicat des musiques actuelles, pour rappeler que, malgré ce relèvement, la hausse de la billetterie engendrera un surplus d’environ 1,8 million d’euros (le produit de la taxe est estimé à 59,8 millions d’euros sur 2026), qui ne bénéficiera pas à la filière.
Plus huit, moins sept
Le PLF 2026 prévoit aussi un relèvement sur la taxe streaming. Cette taxe de 1,2 % sur le chiffre d’affaires des plateformes, fruit d’une longue bataille, était limitée en 2025 à 18 millions d’euros. Elle sera plafonnée désormais à 21 millions d’euros. Ce qui, théoriquement, devrait se traduire par 3 millions supplémentaires dans les caisses du CNM (le produit de la taxe en 2026 est estimée à 21,3 millions), à destination de la filière. Mais comme souvent, ce que l’État octroie d’un côté, il le reprend de l’autre, quand les finances publiques sont dans le rouge. C’est ainsi que la dotation de 27 millions d’euros au CNM baisse à 20 millions d’euros dans ce PLF 2026.
Huit millions d’euros en plus d’un côté, mais 7 millions en moins de l’autre ? « C’est ainsi un jeu à somme quasi nulle que vous nous proposez et que nous refusons catégoriquement pour le bon fonctionnement de l’établissement », ont répondu une partie des...
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