
Lancé dans une croisade contre la diversité, Donald Trump ne compte pas s'arrêter en si mauvais chemin. Le projet de budget 2026 présenté par son administration, centré sur la sécurité intérieure et la défense, propose de supprimer plusieurs agences gouvernementales tournées vers les arts, la culture et la création, dont la National Endowment for the Arts (NEA) et l'Institute of Museum and Library Services (IMLS).
Le 2 mai dernier, l'administration Trump a présenté un projet de budget 2026 particulièrement sévère avec l’intervention publique, conformément à la doctrine néo-libérale prônée par le camp conservateur. Les dépenses de l'État seraient réduites de 22 %, avec une coupe évaluée à 163 milliards $, au détriment de programmes portant sur l'environnement, la lutte contre la pauvreté, l'éducation ou la santé, indique The New York Times.
Cette nouvelle illustration de la politique de la tronçonneuse, chère aux conservateurs, allie néo-libéralisme, mise en retrait de l'État et position dogmatique. Le projet de budget 2026 justifie en effet l'arrêt des subventions ou des services de l'État sur des bases idéologiques, en les qualifiant, au choix, de « woke », « radical » ou « partisan ».
La liberté de créer en ligne de mire
Donald Trump et les membres de son administration étendent à l'occasion de ce budget 2026 une stratégie déjà éprouvée dans le domaine culturel. Depuis la réélection de l'homme d'affaires à la tête du pays, une réécriture de l'histoire américaine a été orchestrée, menant à la disparition d'archives jugées antipatriotiques ou trop orientées vers la « diversité ».
Le ministère de la Défense a ainsi réalisé une véritable purge dans ses archives, en mars dernier, tandis que la NASA, agence fédérale spatiale, escamotait des bandes dessinées mettant en scène des femmes astronautes...
Du côté des arts et du soutien public à la création, Donald Trump et son administration font en sorte de faire disparaitre toutes les références à la diversité, à l'équité et à l'inclusion des appels à projets. Parmi les victimes, la National Endowment for the Arts (NEA), agence fédérale spécialisée dans la culture, qui attribue notamment plusieurs dizaines de millions de dollars d'aides publiques à diverses organisations culturelles et artistiques, à des établissements scolaires et d'enseignement supérieur, mais aussi à des artistes, comme des auteurs et des traducteurs.
En février dernier, l'institution avait dû se résoudre à faire part de nouvelles règles concernant l'attribution des subventions et autres bourses de création : « En accord avec le décret du président, la NEA ne soutiendra pas des projets qui comportent des activités relatives à la diversité, à l'équité et à l'inclusion. » En conséquence, les œuvres soutenues ou prétendant à un soutien ne pouvaient plus évoquer le racisme, le sexisme, les inégalités économiques ou sociales...
Des entités gouvernementales « inutiles » ?
Le projet de budget 2026 proposé par l'administration Trump « s'inscrit dans la lignée des efforts du président pour réduire la taille du gouvernement fédéral pour en améliorer la gestion, limiter le gaspillage et supprimer les entités gouvernementales inutiles », d'après l'expression de la Maison-Blanche.
Parmi ces entités gouvernementales, la National Endowment for the Arts (NEA), mais aussi la National Endowment for the Humanities, agence fédérale orientée, pour sa part, vers le soutien à la recherche dans le domaine des sciences humaines. Depuis le début de son second mandat, Trump et son camp mènent un combat contre une bonne partie de la...
Lire la suite sur actualitte.com