
En accord avec la direction, Pierre Gendronneau partira en juin en raison d’un « climat de suspicion à son égard », selon la direction du Festival d’Avignon, à la suite de deux accusations, dont l’une concerne son poste précédent au Festival d’automne.
Voici une affaire dont le Festival d’Avignon se serait bien passé alors qu’approche à grand pas l’ouverture de la manifestation qui se tiendra du 5 au 26 juillet. Une affaire qui voit se percuter deux calendriers de nature incompatible : le judiciaire et l’artistique. Vendredi 13 juin, Pierre Gendronneau, directeur délégué de la manifestation, quittera les fonctions qu’il occupe depuis février 2023 auprès du directeur, Tiago Rodrigues. Un départ qui découle, selon une information publiée par Télérama mercredi 30 avril, d’accusations à son encontre de violences et harcèlements sexistes et sexuels (VHSS).
Celles-ci s’inscrivent dans un contexte où la vigilance envers les VHSS est prise très au sérieux au sein du Festival d’Avignon. « Nous menons des formations qui visent à donner à tous les mêmes critères pour savoir quelles sont les règles de vie en commun, explique Eve Lombart, administratrice de la manifestation. La variété des parcours, des âges et des origines des personnes peut faire que les niveaux de tolérance divergent des uns aux autres. Or, en revenir aux définitions des VHSS, affirmer qu’il n’y a aucune tolérance dans l’entreprise, mailler les équipes avec la présence de référents, c’est donner un cadre rigoureux, pour ne pas dire sévère, à l’appréciation des situations. »
Le 13 janvier, entendue par la commission d’enquête parlementaire relative aux violences commises dans le secteur de la culture dirigée par la députée écologiste Sandrine Rousseau, Eve Lombart rapportait avoir reçu neuf signalements de VHSS en 2024, onze en 2023. « Tous ont été traités avec vigilance et fermeté ; quand nous en avions la possibilité, ils ont débouché sur une sanction », ajoute-t-elle. Sur ces vingt signalements, deux seulement impliquaient la même personne et pas un seul ne concernait Pierre Gendronneau.
« Le dispositif des cellules que nous avons mis en place dès mon arrivée à la direction en 2022 a permis une libération de la parole, ce qui explique ce nombre en hausse par rapport aux années précédentes, explique le directeur, Tiago Rodrigues. Les 700 salariés qui sont en contrat avec Avignon ont l’obligation de suivre la formation. » Lui-même s’y est plié, tout comme son directeur délégué.
Signalement au ministère de la culture
Il n’empêche : fin août 2024, le nom de Pierre Gendronneau est conjointement signalé au ministère de la culture par deux femmes qui indiquent, dans un mail anonymisé, avoir été ses victimes. L’une serait salariée au Festival d’Avignon (une information que Tiago Rodrigues refuse de confirmer, « par respect pour l’identité de la plaignante »). La seconde l’incrimine sur...
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