Sinistrées par la crise sanitaire, les entreprises du secteur enregistrent toujours un chiffre d’affaires proche de zéro et réclament des dispositifs d’accompagnement.
Tous les prestataires techniques hexagonaux nécessaires aux productions de spectacles et à la tenue des festivals et des événements (sonorisation, éclairage, vidéo, décors, scènes et structures, costumes, pyrotechnie, régie technique…) font plus que grise mine. Et pour cause : ils affichent, Covid-19 oblige, un chiffre d’affaires proche de zéro depuis le mois de mars.
Selon le Synpase, qui les représente, du 1er septembre au 31 décembre, leur chiffre d’affaires devrait se situer, d’après des projections « optimistes », entre 15%, et 20% par rapport à l’activité habituelle. L’activité ne reviendra pas à la normale en 2021 où sont attendues des ressources autour de 50% par rapport à une année normale.
Employant 25 000 salariés (permanents et intermittents), les 700 entreprises actives du secteur représentaient environ 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel. Du fait de la crise sanitaire, leur chiffre devrait accuser une baisse de 800 millions d’euros en 2020 et de 500 millions en 2021 rendant, selon le Synpase, leur survie « particulièrement incertaine ».
Dans un communiqué publié le 24 juillet, le syndicat explique : « Spécificité de notre activité, les prestataires techniques en France portent l’investissement de la grande majorité du matériel scénique, ce qui nécessite par ailleurs de disposer de locaux de stockage très importants, et qui se traduit par des charges mensuelles incompressibles, hors salaires, particulièrement élevées, et des niveaux d’emprunts divers très lourds. Chaque mois passant rapproche nombre de prestataires techniques de la cessation de paiement… et donc de la cessation d’activité. »
D’après une enquête très récente, réalisée par le Synpase, 60% des prestataires techniques envisagent de devoir licencier. 53% estiment le risque de dépôt de bilan élevé ou très élevé dans les mois à venir.
Le syndicat, présidé par Frédérica Legeard-Lemée (société Contact) et dirigé par Philippe Abergel, en appelle solennellement au Gouvernement pour étendre les mesures déjà mises en place pour ce secteur particulièrement sinistré. Parmi les revendications, l’extension – jusqu’au 31 décembre – de l’exonération de charges sociales patronales, de l’activité partielle sans reste à charge, du report des remboursements d’emprunts divers (bancaires, crédits-baux, leasings). Par ailleurs, nombre d’entreprises du secteur se sont heurtées à des refus de leurs banques pour l’obtention du Prêt garanti par l’Etat (PGE). Il est donc demandé des facilitations pour l’accès à ces crédits.
« Seule la mise en place de cet accompagnement spécifique et massif, s’inscrivant sur 2020 et sur toute l’année 2021, sera de nature à permettre à nos entreprises de « passer » cette période, tout en évitant d’ajouter à la problématique sanitaire des drames économiques et sociaux dans notre secteur », prévient le Synpase.
Antoine Blondel