
Prix de l’entrée, fréquentation, rentabilité : le Centre national de la musique (CNM) a fait les comptes pour cent sept événements qu’il a subventionnés en 2024. Et ils ne sont pas très bons.
Quel sera le bilan des festivals musicaux en 2025 ? Alors qu’en France huit événements sur dix se déroulent entre mai et août et que, selon de nombreux observateurs, 2025 sera « l’été de tous les dangers », il est encore trop tôt pour le dire. Mais, à scruter l’étude dévoilée ce jeudi 24 juillet par le Centre national de la musique (CNM) sur l’année 2024, et portant sur une analyse budgétaire de cent sept festivals aidés, il y a de quoi s’inquiéter. D’après l’établissement public, qui a pour mission de soutenir les professionnels de la musique dans leur développement, le contexte est en effet « à la fragilisation des modèles économiques des festivals ». Voici, en quatre points, les principales observations de cette étude. Avec, au moins, un motif d’espoir…
Deux tiers des festivals aidés par le CNM sont déficitaires
Une augmentation moyenne de 10 % du ticket d’entrée (45 euros le billet, contre 41 euros en 2023) n’aura pas suffi à éviter le naufrage. En 2024 comme en 2023, deux festivals sur trois terminent leur édition avec un déficit. Remplir et augmenter ses jauges ne suffit pas non plus pour s’en sortir économiquement. « 68 % des festivals dont le taux de remplissage est supérieur à 90 % sont déficitaires en 2024, une proportion qui augmente de 26 points par rapport à 2023 », pointe le rapport. Dans son étude, le CNM précise encore qu’« il n’est pas exclu que certains festivals apparaissant comme déficitaires au bilan aient mobilisé leurs fonds propres a posteriori sans l’avoir signalé dans les données communiquées au CNM ». La situation pourrait donc être plus grave encore, certains ayant puisé dans leur bas de laine afin de ne pas afficher d’exercice déficitaire l’an passé…
Un taux de remplissage en légère baisse
Voilà qui est peut-être le plus inquiétant, surtout quand on sait qu’un taux de remplissage maximal est la condition pour s’en sortir. En dépit d’une capacité d’accueil moyenne en hausse (29 400 spectateurs, + 2 % par rapport à 2023), la fréquentation moyenne (22 200 billets —gratuits et payants — délivrés) reste stable, induisant donc un taux de remplissage moyen des festivals en légère diminution (77 %, soit -3 points). Autrement dit, les festivals musicaux peinent à renouveler leur public.
Des dépenses en augmentation constante
En 2024, le budget moyen des festivals observés s’élève à 1,6 million d’euros,
en hausse de 6 % par rapport à 2023. Le budget médian, lui, bondit de 14 % à 557 000 euros. Une augmentation qui s’explique en partie par les hausses des dépenses liées aux coûts d’achat des spectacles (contrats de cession, d’engagement, salaires des équipes techniques et des artistes). Ces frais, en augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente, se font dans des proportions supérieures à celle du nombre de formations artistiques programmées sur l’ensemble du panel (+ 2 %). Cette hausse des coûts d’achat des spectacles est portée en premier lieu par...
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