2023 aura été une année historique pour Live Nation France comme pour sa maison mère américaine. Mais pour cette reine des Stades et Arenas, Paris2024 vient un peu gâcher la fête alors que la demande de musique live dans les grandes jauges explose.
C'est la magie de Bollywood qui s'est emparée durant trois jours du Grand Rex à Paris avec « Devdas ». Le Roméo et Juliette du Bengale, adapté du roman à succès de Sarat Chandra Chatterjee, a été importé par Live Nation France : un tourbillon de couleurs, 20 danseurs et comédiens, 500 costumes, 300 accessoires, des acrobates repérés dans l'émission de télévision « India's got Talent »…
Depuis la comédie musicale « Bharati » 2015 , Bollywood avait déserté Paris. Alors Angelo Gopée, le patron de Live Nation France, qui a lui même des origines indiennes, espère organiser une grande tournée de ce show pour lequel il n'a pas hésité à inviter des producteurs européens, canadiens, marocains, et chinois.
Souvent taxé « d'industrialiser l'entertainment », du fait du leadership mondial de sa maison mère américaine Live Nation, Angelo Gopée aime à rappeler que « Live Nation France ne se contente pas de faire tourner des stars internationales mais a aussi développé une cinquantaine de talents français » en une dizaine d'années.
145 millions de fans
Il n'empêche, le producteur est surtout attendu par sa direction pour relayer en France le fort essor post-Covid du géant américain, qui vient d'annoncer des résultats 2023 exceptionnels avec plus de 50.000 concerts live dont 16.400 à l'international. Le géant a vu son chiffre d'affaires grimper de 36 % à 22,75 milliards de dollars, soit presque deux fois plus qu'en 2019, année déjà historique. La croissance a été de 39 % pour les revenus des concerts (18,76 milliards), de 32 % pour la billetterie (2,95 milliards), de 13 % pour la publicité et le sponsoring (1,1 milliard). Le bénéfice opérationnel a bondi de 46 % dépassant le milliard et le résultat net plus que doublé à 316 millions.
Avec 145 millions de fans en concert dont 64,5 à l'international, la fréquentation a été tirée par les stades (29 millions de spectateurs, + 60 %). Et cet appétit pour les grandes jauges - où les marges sont les plus élevées - est bien ce qui va pénaliser la filiale française privée par les JO de ses lieux de prédilection. « L'an dernier, nous avons rempli 23 stades, ce qui a contribué à nos 350 millions d'euros de chiffre d'affaires. Là, avec les JO, nous perdons pour 180 millions d'euros de concerts » déplore Angelo Gopée, à la tête d'une équipe de 120 collaborateurs.
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