Deux sociologues anglais mettent en lumière ce qu’ils appellent un plafond de classe à partir d’une enquête minutieuse dans les métiers culturels de Londres : une barrière à la mobilité liée à l’origine populaire des personnes qui investissent ces mondes.
Publié au début de l’année 2019, le livre de Sam Friedman et Daniel Laurison, qui fait suite à un article remarqué des mêmes auteurs dans l’American Sociological review, porte sur un des sujets les plus étudiés par les sciences sociales contemporaines, celui de la mobilité sociale, de ses déterminants, de ses conséquences et de ses évolutions. [...]
Sam Friedman et Daniel Laurison s’intéressent plus particulièrement aux restrictions qui continuent d’affecter l’accès à l’élite des professions, entendue comme l’ensemble des fonctions de gestion et d’administration de niveau professionnel supérieur auxquelles s’ajoute un certain nombre de professions créatives et artistiques, et plus encore, à la disparité des trajectoires observées au sein de ces professions selon l’origine sociale de celles et ceux qui les occupent. Comme le suggère son titre, le livre s’attache à mettre en évidence une sorte de « plafond de classe », analogue au « plafond de verre » évoqué au sujet des inégalités que rencontrent les femmes (ou les personnes issues des minorités ethniques) dans les carrières d’élite, en vertu duquel à qualification égale, les personnes issues des classes populaires connaissent en moyenne dans ces carrières, auxquels ils ont en tout état de cause moindrement accès, des opportunités plus...
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