“1987” a été diffusée au meeting du Rassemblement national, le 2 juin. Le chanteur a réagi, fermement opposé à l’association de sa musique avec la politique. C’est l’occasion de rappeler les règles d’utilisation des œuvres musicales.
«Scandalisé. » Lundi 3 juin, le chanteur Calogero a réagi avec virulence à la diffusion de sa chanson 1987, sortie en 2017, lors du meeting du Rassemblement national la veille. Dans un communiqué publié sur Instagram, l’interprète d’En apesanteur fustige l’utilisation de sa musique, qu’il ne veut pas voir mêlée à la politique, et annonce se réserver « le droit de donner toute suite judiciaire à cette affaire ».
Les partis politiques n’ont en effet pas le droit de diffuser librement les œuvres musicales de leur choix. Au même titre que les commerces par exemple. Ils doivent d’abord en déclarer l’utilisation auprès de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), qui gère les droits d’exploitation de la musique.
Mais les droits d’auteur incluent un droit moral, perpétuel et inaliénable. Être en règle avec la Sacem n’est donc pas suffisant, il faut aussi demander la permission de l’artiste ou de ses ayants droit pour diffuser le morceau. Cela permet à l’auteur d’empêcher toute altération de son œuvre, d’en contrôler la destination. Même si l’artiste a cédé droits d’exploitation, de diffusion et de gestion à la Sacem, il peut toujours s’opposer à l’utilisation de sa musique pour des motifs qui lui sont propres.
« En droit français, un artiste peut faire valoir qu’il n’avait pas prévu d’être associé à une idéologie politique ou qu’un groupe politique, avec logo et acronyme déposés, est comme une marque, qui doit demander l’autorisation pour associer une musique à une tablette de chocolat ou un lave-vaisselle », indique à l’AFP Pierre Lautier, avocat spécialisé en droit d’auteur.
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