L’Association générale des conservateurs du patrimoine et des professionnels des musées et autres patrimoines publics de France (AGCCPF) livre le 5 février les résultats d’une consultation auprès de ses adhérents responsables d’établissements sur les conditions de réouverture des musées. Des conclusions riches d’enseignements et qui ont été transmises au ministère de la Culture.
A quelles conditions pourrait-on rouvrir les musées ? C’est la question posée, entre le 26 janvier et le 1er février, par l’Association générale des conservateurs du patrimoine et des professionnels des musées et autres patrimoines publics de France (AGCCPF) à ses adhérents à la tête d’un établissement. L’association a pu travailler sur 180 réponses.
Tous les musées ne sont pas égaux
Contre toute attente, les professionnels des musées ne réclament pas que leurs équipements rouvrent tous en même temps. Seuls 60% pensent que cela ne sera possible.
« Cette réponse est très certainement le reflet des situations contrastées au sein des musées de France », observe l’association. D’ailleurs un peu plus de 92% des professionnels estiment que le calendrier de réouverture devrait être lié à un ratio entre la fréquentation moyenne et la superficie.
Parmi les autres critères qui pourraient être pris en compte, un seul s’avère déterminant pour une large majorité de professionnels (77,5%) : un circuit de visite en boucle sans croisement. En négatif, l’AGCCPF y voit une difficulté pour 22,5% d’entre eux « pour des raisons de configuration des locaux. »
En revanche, le type de muséographie (exposition à l’air libre ou sous vitrine), et la part des espaces extérieurs dans le circuit de visite, ne constituent pas aux yeux des professionnels des critères déterminants, aucune majorité ne se dégageant sur ces sujets. Même constat pour la présence d’un dispositif de renouvellement de l’air, « ce qui démontre qu’un grand nombre d’établissements n’en sont pas pourvus ou que l’aération des locaux s’avère impossible pour des raisons de conservation ou de sécurité », analyse l’AGCCPF.
Renoncer à l’animation numérique, mais pas à la boutique du musée
Pour ce qui est de l’organisation de la visite, une écrasante majorité se dégage (supérieure à 90%) sur la mise en œuvre de plusieurs mesures :
- - le fléchage au sol ;
- - le comptage des visiteurs pour respecter une jauge préétablie ;
- - le nettoyage régulier des surfaces et des supports.
- Même s’ils sont moins unanimes, les professionnels adhèrent cependant très largement (72,1%) à la suppression des dispositifs tactiles et interactifs. « Cela démontre que pour ces derniers, la question numérique dans les musées n’est pas considérée comme une priorité », décrypte l’AGCCPF.
En revanche, pas question de fermer la boutique du musée : cette perspective est rejetée par près de 77% des professionnels interrogés.
Lever de boucliers contre les mesures intrusives
A une écrasante majorité, les professionnels disent non aux contraintes ayant un caractère trop personnel, voire intrusif :
- - prise de température ;
- - test sur place ;
- - présentation d’un test de moins de 48 heures, d’un passeport vaccinal ;
- - ou encore obligation d’utiliser TousAntiCovid.
Seule la distribution de masques parvient à réunir près de 40% des professionnels. L’AGCCPF attribue les 60% de réponses négatives au surcoût qu’impliquerait une telle mesure.
A l’inverse, les professionnels des musées sont largement partants pour imposer :
- - une réservation ;
- - le dépôt des coordonnées personnelles ;
- - et le paiement par carte sans contact (jusqu’à 70% d’avis positifs).
Priorité aux visiteurs individuels et aux associations
Il y a fort à parier que s’il devait être question de prioriser les publics, ce sont les visiteurs individuels et les scolaires qui seraient accueillis en premier (respectivement 69,2 et 73,1 % d’avis en ce sens). Pour une raison simple : la canalisation facile de ces publics. A l’inverse, visiteurs handicapés et groupes relevant d’une association devraient patienter plus longtemps pour revenir au musée.
En revanche, la reprise des visites guidées s’impose pour près de 86% des professionnels. « Ce qui démontre le besoin de reprendre les missions de médiation et de contact direct avec le public », décrypte l’AGCCPF.
D’une façon générale,...
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