Le groupe anglais a réussi à baisser ses émissions de carbone de 59% par rapport à sa précédente tournée mondiale. (Peter Byrne/PA.ABACA)
Le groupe a annoncé lundi 3 juin avoir réduit l’empreinte carbone de sa tournée «Music of the Spheres» de 59 % par rapport à sa précédente tournée mondiale grâce à des méthodes innovantes mais insuffisantes.
Un pari en apparence réussi. Le groupe de pop britannique s’est félicité ce lundi 3 juin d’une baisse de ses émissions de carbone de près de 60 % pour les deux premières années de sa tournée «Music of the Spheres» par rapport à sa précédente tournée mondiale. Coldplay dépasse ainsi son objectif initialement visé : «Lorsque nous avons annoncé la tournée Music of the Spheres en 2021, nous nous sommes engagés à réduire d’au moins 50 % nos émissions directes de carbone [production du spectacle, fret, déplacements du groupe et de l’équipe]», explique le groupe dans son communiqué. Avec cette baisse des émissions directes de CO2 de 59 %, «sur la base d’une comparaison spectacle par spectacle», et dont les chiffres «ont été vérifiés par le MIT Environmental Solutions Initiative» – institut de recherche spécialisée dans les questions environnementales – le quatuor anglais se réjouit de «faire avancer les choses dans la bonne direction». Ces données, «basées sur les réductions d’émissions réelles», n’incluent pourtant pas les émissions générées par les déplacements des fans vers et depuis le lieu des concerts, qui ont lieu aux quatre coins du monde. Si Coldplay souligne qu’un tiers de ses fans utilisent les transports publics, la question des deux autres tiers restant, qui se déplacent en voiture ou par avion, est ainsi éludée. Alors que ces déplacements engendrent des milliers de tonnes de CO2.
Pour atteindre ce nombre, le groupe a mis sur pied, dès 2021, un plan en 12 mesures : pistes de danse cinétique générant de l’électricité grâce aux sauts du public sur des dalles conçues à cet effet, bracelets LED recyclables ou encore gourdes obligatoires. Pendant les concerts de Coldplay, les fans sont également encouragés à monter sur des vélos électriques qui, avec les installations solaires et les pistes de danse, rechargent également certaines scènes, ainsi que les téléphones et les ordinateurs portables de l’équipe des musiciens, note The Guardian. Aussi, pour chaque place de concert acheté, le groupe promet de planter un arbre via l’association One Tree Planted, ce qui équivaudrait aujourd’hui à un total de «7 millions d’arbres». Or, de nombreux médias se sont fait l’écho du «greenwashing» dissimulé derrière les campagnes de reforestation. Planter des arbres ne suffira pas à enrayer le dérèglement climatique : avec un réchauffement global de 4 °C en 2100, un effort massif de reforestation globale ne compenserait que 14 % de la hausse de CO2 dans l’atmosphère.
«Une nouvelle norme pour l’industrie musicale»
Parmi les autres progrès réalisés, le groupe annonce que 72 % des déchets de la tournée ont été déviés des décharges et envoyés au recyclage et au compostage – contre 66 % en 2023. Par ailleurs, 18 spectacles ont été entièrement alimentés par un système de batteries mobiles, et «deux aspirateurs à déchets pour le nettoyage des océans» ont été financés.