
Face aux dérives de l’IA générative, qui inonde Spotify de morceaux, la plateforme va enfin quantifier le recours à cette technologie dans le descriptif des chansons.
MUSIQUE - Un nettoyage devenu plus que nécessaire. Le géant du streaming Spotify a fait le ménage en se débarrassant d’une première portion significative de titres indésirables qui inondent la plateforme musicale depuis l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle générative.
Comme l’a repéré Billboard France jeudi 25 septembre, ce sont plus de « 75 millions de titres » frauduleux qui ont été supprimés sur les 12 derniers mois par Spotify. « La technologie évolue vite, et nous continuerons d’adapter nos règles », promet d’ailleurs la plateforme dans un communiqué confirmant ce grand ménage et actant d’autres annonces autour de l’IA.
Il faut dire qu’au mois de juin, la popularité soudaine d’un groupe IA, The Velvet Sundown, avait clairement remis en avant le sujet puisque leur chanson la plus populaire dépassait le million et demi d’écoutes sur Spotify en l’espace d’un mois. Sollicité alors par l’AFP, Spotify avait récusé toute volonté de laisser prospérer des morceaux générés par l’IA pour ne pas avoir à reverser de droits d’auteur. Mais, selon le géant du streaming, l’audience des morceaux identifiés comme entièrement créés grâce à l’IA générative sur sa plateforme « est minime ». « C’est vraiment un petit pourcentage d’écoutes. »
Mais Spotify ne s’est donc pas contenté de faire du nettoyage sur sa plateforme. Jeudi, elle a dévoilé plusieurs mesures pour encourager artistes et éditeurs à se montrer plus transparents sur leur utilisation de l’IA. Et ce, alors qu’elle est elle-même accusée d’opacité sur l’IA.
Ne pas punir (tous) les artistes qui se servent de l’IA
Ainsi, la plateforme suédoise recommande désormais aux musiciens et producteurs de se conformer à un nouveau standard développé par l’organisation professionnelle DDEX, qui quantifie le recours à cette technologie. Depuis le début de l’année, DDEX permet de faire figurer dans le descriptif d’un morceau s’il a été entièrement, partiellement ou pas du tout fabriqué avec de l’IA. Une fois ces métadonnées intégrées, « nous commencerons à les afficher dans l’application », a promis Sam Duboff, responsable du marketing pour la musique au sein du site de streaming audio.
Un retard qui fait tache quand on sait que le français Deezer est, à ce jour, la seule plateforme audio majeure à signaler systématiquement les titres entièrement générés par l’IA. Mais le système proposé par Spotify fonctionne sur la base du volontariat et n’imposera pas à ceux qui téléchargent du contenu sur sa plateforme de faire état du rôle de l’IA dans leur production.
« Au départ, les gens avaient une vision binaire : c’est de l’IA ou ça n’en est pas », a expliqué, lors d’une présentation, Charlie Hellman, responsable de la musique sur Spotify. « Mais en réalité », a-t-il poursuivi, « nous voyons qu’elle est utilisée de nombreuses façons différentes, à toutes les étapes du processus. »
Spotify ne veut donc pas « punir les artistes qui se servent de l’IA de façon authentique et responsable », a dit Charlie Hellman. Et selon Sam Duboff, « plus de 15 labels et distributeurs » se sont déjà engagés auprès de la plateforme à se conformer à la nomenclature DDEX. Toujours sur...
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