
Vu les difficultés croissantes des festivals, professionnels, élus et Etat sont convaincus qu’il va falloir revoir le modèle économique de ces événements. A ce stade, les voies de sortie de crise sont encore floues. L'Etat travaille à redéfinir les priorités.
Les multiples facteurs qui ont conduit à la crise profonde que traversent les festivals sont désormais bien identifiés. Augmentation des coûts de sécurité, de gestion de l’émergence sonore, d’assurance, des éco-conditionnalités, hausse des cachets des artistes, ou concurrence des grands groupes et des grandes salles type « Arena », expliquent que la moitié des festivals soient dans le rouge à l’issue de la saison 2024, malgré une fréquentation satisfaisante.
Certains ont dû annuler leurs éditions 2024 ou 2025, réduire leur durée, ou passer en rythme bisannuel, comme l’a expliqué Jean-Baptiste Gourdin, président du Centre national de la musique (CNM), lors d’une table ronde sur l’avenir des festivals, organisée le 9 avril par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.
L’heure est-elle au sauvetage du secteur par une hausse des subventions ? Au-delà du contexte budgétaire peu favorable, « le sujet du soutien aux festivals dépasse désormais le seul niveau des aides financières », a estimé Jean-Baptiste Gourdin.
18 millions d’euros attribués aux festivals par le CNM
En lien avec le ministère de la Culture, cet établissement public accorde des aides aux événements soumis à la taxe sur les spectacles de variétés et les concerts de musiques actuelles, taxe qui finance le système redistributif du CNM. 7 millions d’euros ont été ainsi octroyés à 231 festivals en 2023.
A cela s’ajoutent 7 autres millions au titre des aides pour des objectifs d’intérêt général, et quelque 4 millions d’aides issues de programmes transversaux (transition écologique, inclusion, professionnalisation etc.). Ces 18 millions d’euros représentent environ 18% des interventions totales versées en 2023 par le CNM aux acteurs du secteur musical
Priorité au rôle structurant de certains festivals
Au ministère de la Culture, la direction générale la création artistique (DGCA) fait valoir les 32 millions d’euros du fonds « festivals ». « La politique du ministère a eu un effet d’élargissement [du secteur], a fait valoir Sophie Zeller, directrice adjointe de la DGCA, devant les députés. De 2019 à 2023, on est passé de 160 à 800 festivals aidés, soit 13,5% des festivals. » Et pour 2025, a-t-elle indiqué, 600 000 euros ont été fléchés vers les festivals en milieu rural.
Avec un poste dédié et un travail d’observation sous forme de cartographie nationale et de baromètre, la DGCA estime que les festivals sont « à une période charnière », car « on a un peu de recul sur le soutien de l’Etat et les difficultés du secteur, a souligné Sophie Zeller. Le soutien de l’Etat ne peut pas croître indéfiniment au regard de ses budgets. Il faut donc le repenser en priorisant les objectifs de politique publique. Le rôle structurant de certains festivals doit être renforcé et il faut préserver des marges de manœuvre pour de nouveaux festivals qui apparaitraient. »
Quatre thématiques discutées au ministère de la Culture
« Pour éclaircir la situation », la DGCA poursuit depuis janvier un cycle de rencontres incluant les professionnels et les partenaires des festivals, avec quatre sujets à l’ordre du jour :
- - le modèle économique des festivals ;
- - leur vulnérabilité et leur adaptation au changement climatique ;
- - leur rapport aux territoires et aux publics;
- - et leur place dans les parcours artistiques.
A ce stade, la DGCA constate que...
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