
Les mesures budgétaires préconisées par François Bayrou vont aggraver une situation déjà critique, du fait, notamment, de la rigueur imposée aux collectivités locales par l’État. En marge du Festival, syndicats et professionnels du secteur font part de leur inquiétude et de leur colère.
« En quel temps sommes-nous donc, qui voit des artistes jetés aux lions », écrivait le poète Robert Walser (1878-1956). En entendant l’autre jour cette phrase dans le spectacle du Théâtre du Radeau, on est saisi de vertige tant la question du poète résonne avec les temps actuels.
Quelle est donc cette époque où l’on assiste, silencieusement, au démantèlement de ce contrat tacite, à la fois éthique, politique et social, qui a fait de la France le pays de l’exception culturelle ?
Il flotte dans les rues d’Avignon un sentiment d’impuissance et de sidération qui l’emporte sur la colère pourtant à fleur de peau, qui n’attend qu’une étincelle pour jaillir. Mais les temps sont durs. Chacun essaie de passer entre les gouttes, de sauver sa peau, de gagner sa vie.
Ce sont d’abord les compagnies de théâtre qui ont lourdement payé la facture des premières coupes budgétaires. Ce sont pourtant elles qui sont en première ligne, sur le...
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