La crise sanitaire fournit-elle un bon prétexte aux municipalités pour se débarrasser des friches et autres lieux culturels hybrides ? De Forbach à Toulouse, plus d’une douzaines de collectifs, contraints à l’arrêt et particulièrement vulnérables, se voient délogés par des maires de tous bords politiques.
Lors des dernières élections municipales, dans la petite commune de Theix-Noyalo (Morbihan), Christian Sébille a fait de la guerre contre la Cimenterie un argument de sa campagne. En février, le maire (sans étiquette) a même décidé de ne pas reconduire le bail d’occupation de cette structure, lieu culturel citoyen, exigeant le départ de l’association au 31 août tout en lui baissant sa subvention. La raison ? «Face à la crise sanitaire que vit la Nation […], il demeure impossible pour l’association d’assurer l’ensemble des objectifs qui lui sont assignés au sein de la présente convention», peut-on lire sur la délibération du conseil municipal. Mais comment pourrait-il en être autrement quand les lieux culturels demeurent fermés ? Deux ans plus tôt, la Cimenterie n’avait-elle pas accueilli 18 résidences artistiques, en plus de l’organisation de deux festivals d’arts de rue, devenant ainsi un lieu fédérateur pour tout un réseau de compagnies et d’associations locales ? La nouvelle municipalité n’a pas l’air de goûter à ces concerts de hardcore proposés par des bikers, ni à la création des jardins partagés dans sa commune. Elle n’a, en tout cas, pas souhaité donner son point de vue à Libération. Samuel Rossier, cofondateur de la Cimenterie et originaire de la région, ne décolère pas : «Le maire a des préjugés complètement infondés, pensant que la Cimenterie regroupe tous les marginaux du coin.»
Difficile de dire quand, exactement, cette petite...
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