Les sénateurs ont auditionné le 4 mars les représentants de plusieurs organisations professionnelles du spectacle vivant sur les mesures qui pourraient permettre d’envisager une reprise d’activité. La présence de l’épidémiologiste Antoine Flahaut a permis d’évoquer la problématique de la ventilation des lieux de culture.
« Est-il possible de faire des spectacles sans risque ? », a demandé la commission sénatoriale d’information sur l’« Évaluation des effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restriction d’activités », lors d’un débat organisé le 4 mars avec trois organisations professionnelles du spectacle vivant et l’épidémiologiste et professeur de santé publique à l’université de Genève Antoine Flahault.
Danse, karakoé, flûte traversière… attention danger
Ce dernier a répondu par le biais de plusieurs constats :
- - le fait de chanter ou crier accroît considérablement le risque de contamination ;
- - les personnes asymptomatiques peuvent transmettre le virus ;
- - des rassemblements ont bien été à l’origine de clusters « y compris en France », et il y a eu des malades voire des décès.
Pour le médecin, la danse, le karaoké ou le cabaret favorisent la contamination, tout comme les instruments, notamment à vent, et plus particulièrement la flûte traversière. Et il y a donc bien eu, selon lui, « clairement des motifs qui ont entraîné des fermetures d’établissements et de représentation, tels que vestiaires, bars ou cafétérias qui sont des lieux de circulation du virus. »
Loïc Lachenal, directeur de l’Opéra de Rouen, représentant l’union nationale des employeurs publics de spectacles vivantes (USEP-SV), a d’ailleurs assuré qu’une réflexion était en cours sur les modalités des représentations et sur les instruments et orchestres, pour identifier les risques.
Durée du spectacle et qualité de ventilation
« Mais il y a des mesures de prévention », a rassuré le directeur de la faculté de médecine de l’université de Genève et la Swiss School of Public Health de Zürich. En témoigne l’absence de cluster en Espagne dans les lieux culturels ouverts depuis septembre, avec masques et distance obligatoires, jauge réduite, bars et restaurants fermés et un gros investissement consenti sur la ventilation.
Les TGV et avions font également l’objet d’études suivies qui, pour Antoine Flahault, tordent le cou aux idées reçues car le risque y est « quasi minimal, avec 44 cas seulement recensés dans le monde, dans les avions où l’air est régénéré toutes les 3-5 mn. « Des moyens de purification et d’augmentation de la ventilation, bien conçus, peuvent améliorer la qualité de l’air ambiant », a-t-il estimé. La ventilation se présente donc comme la première des mesures de prévention.
Le risque de contamination s’accroissant avec la durée, il a suggéré que le niveau de qualité de la ventilation soit lié à la durée d’un spectacle, et donc de la réduire en cas de ventilation de moyenne efficacité.
Priorité au plein air
Le traçage est une autre de ces mesures de prévention, qui permettrait « de démontrer que les spectacles sont sécurisés, y compris sans respect de la distance. Une mesure facile à effectuer. » En Espagne encore, avec deux-tiers des sièges occupés, « il n’y a eu aucun cas alors que l’épidémie flambait en décembre. », a poursuivi l’épidémiologiste.
Dans une configuration différente, aucun cluster n’a été identifié en plein air, ni en France ni...
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